Tout commence par un rêve

Tout commence par un rêve

Âgée de 29 ans, je m’apprête à vivre mon rêve de jeune fille, soit de représenter le Canada lors de la Coupe du monde féminine de la FIFA le 6 juin prochain. Le plus merveilleux c’est que j’aurai la chance de vivre cette expérience devant ma famille, mon amoureux, mes amis et des milliers de Canadiennes et Canadiens, puisqu’elle aura lieu au Canada!

J’ai commencé à jouer au soccer à l’âge de 5 ans à Coaticook, une petite ville francophone au sud-est de la province de Québec. Dès les premiers instants, j’étais passionnée, m’a confié ma mère. J’ai joué dans ma ville natale jusqu’à 12 ans pour ensuite me joindre à une équipe de niveau AA à Sherbrooke. C’était un choix difficile à faire au départ parce que je devais quitter mes amies avec qui je jouais depuis mon jeune âge.

Pour ma mère, ça impliquait beaucoup de temps puisqu’elle devait maintenant me conduire à chaque pratique et à chaque match, ce qui correspondait à environ deux à trois pratiques et un match par semaine. Cependant, ma mère était prête à le faire pour voir sa fille s’épanouir.

À 13 ans, j’ai participé aux Jeux du Québec à Alma. Je me rappelle de la fierté que j’ai ressentie d’avoir été sélectionnée parmi les meilleures de l’Estrie. À la suite de mes performances au tournoi, j’ai reçu une invitation pour participer au camp de sélection de l’équipe provinciale. C’est à ce moment que j’ai compris que les femmes pouvaient jouer au niveau professionnel. C’est aussi à ce moment que j’ai commencé à rêver de représenter mon pays sur la scène internationale!

Article écrit par Josée Bélanger

Josée Bélanger, de Sherbrooke, est une attaquante sur l’équipe nationale féminine du Canada et porte le numéro 9. Elle sera bloggeure pour Actif pour la vie pendant la Coupe du monde de soccer féminin de la FIFA, pour nous partager ses expériences à travers cette belle aventure. Suivez Josée sur Twitter et elle sera également sur notre compte Instagram pendant la Coupe du monde FIFA.

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À 15 ans, j’ai participé à mon premier Championnat canadien avec l’équipe du Québec. J’ai commencé à m’entraîner au Centre national de haute performance à Montréal. En secondaire 4, j’ai rejoint l’école secondaire du Triolet pour le sport-études. J’ai alors dû louer une chambre dans un appartement à Sherbrooke puisque mes entraînements étaient tôt le matin, avant les heures d’autobus. C’est grâce à l’amour et au soutien inconditionnels de mes parents que tout ceci a été possible.

J’ai dû utiliser quelques arguments afin de les persuader, ce qui les a ainsi convaincus de l’intérêt et de la conviction que j’avais pour ce rêve. Je me rappelle également à 18 ans d’une discussion que j’ai eue avec mon père :

Papa : Qu’est-ce que tu veux faire comme métier?
Josée : Jouer au soccer voyons!
Papa : Non, je ne te parle pas de ton loisir,
je te parle de ce qui va te faire « gagner de l’argent » ?
Josée : Je jouerai au soccer pour « gagner ma vie »!
Papa : Ok! Alors continue ton travail pour y arriver puisque c’est ce qui te rend heureuse!

Je ne proviens pas d’une famille sportive, je me suis fait souvent demander d’où pouvait venir mon intérêt pour le sport. Mes parents sont plutôt des gens d’affaires; mon père a bâti sa propre entreprise d’équipements de ferme. Ils ont été mes modèles par leur passion, leur travail acharné, leur détermination ainsi que leur persévérance. Des qualités qui m’ont été plus que nécessaires dans la poursuite de mon rêve. Ce que j’admire également de mes parents c’est qu’ils ne m’ont jamais mis de pression de performance, j’étais bien assez critique envers moi-même. Peu importe mes performances ou les résultats des matchs, ils étaient toujours calmes et positifs. Ils m’ont offert leur soutien comme ils pouvaient afin de m’aider à réaliser MON rêve. Ils auraient bien voulu me voir travailler dans l’entreprise familiale comme ma sœur et mon frère, mais ils ont compris que ma passion c’était le soccer.

Rêve devenu réalité

Bien que je sois à quelques jours de vivre mon rêve et que j’ai la chance de vivre plein de moments inoubliables, n’allez pas croire que mon parcours fut sans obstacles. J’ai eu des périodes plus difficiles où j’ai même pensé abandonner. Je vous laisse avec un petit mot que mon père m’a écrit un jour et qui m’a guidé à plusieurs moments :

Lâche pas! Il faut foncer dans la vie, il faut aller au bout de nos buts. Il n’y a rien de facile, il faut persister à tous les jours. Il n’y a rien d’acquis, il faut travailler fort à tous les jours!

Le plus beau cadeau que les parents peuvent faire à leurs enfants, c’est de les soutenir dans leur passion. Permettez à vos enfants de rêver, offrez-leur les outils nécessaires et soyez fiers d’eux. C’est à mon avis la plus belle richesse de ce monde!

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