La pratique de la danse a aidé la surfeuse des neiges canadienne Spencer O’Brien à « prendre conscience de son corps »
La surfeuse des neiges canadienne Spencer O’Brien déclare devoir sa carrière à son père. Pêcheur commercial de saumon sur la côte ouest du Canada, il l’a inscrite à des cours lorsqu’elle avait 11 ans et s’y est par la suite mis lui-même.
« Aucun de mes amis ne surfait lorsque j’étais jeune, alors j’ai passé beaucoup de temps avec mon père. Nous apprenions les figures ensemble, et nous apprenions mutuellement comment nous élancer et ce genre de choses », dit-elle.
« Il adore ça. Il a 60 ans, mais fait encore tous les sauts, »
Et bien, O’Brien aussi. L’une des planchistes de l’équipe du Canada, elle est en route pour Sotchi en Russie, pour participer aux Jeux olympiques d’hiver du 6 au 23 février.
Elle concourra en tant que planchiste de slopestyle, une nouvelle épreuve olympique dont l’objectif est de réaliser le plus de figures possible et qui plus est les figures les plus compliquées qui soient, tout en obtenant le plus de hauteur possible. (Les skieurs et les planchistes concourront dans différentes catégories de slopestyle.)
Les jeux de 2014 seront les premiers pour O’Brien, mais l’athlète de 25 ans est déjà une habituée des médailles. Considérée par de nombreux critiques comme l’une des meilleures planchistes actuelles, elle a remporté en 2012 le Championnat du monde de snowboard de slopestyle et en 2013 le Burton US Open de slopestyle et a aussi mis la main sur la médaille d’or aux championnats du monde FIS de snowboard.
Née en Colombie-Britannique à Alert Bay, un village sur l’ile de Cormorant, O’Brien dit qu’elle garde de magnifiques souvenirs de l’époque où elle pouvait aller où bon lui semblait, quand elle le voulait.
« Mes sœurs et moi avions le champ libre sur l’île. Nous jouions dans la forêt et sur la plage, » se rappelle-t-elle. « C’est une île magnifique. J’ai encore beaucoup de famille sur place, nous y retournons donc très souvent. »
Ses parents ont déménagé à Courtenay, en Colombie-Britannique lorsqu’elle avait 4 ans. C’est la qu’elle a commencé à participer à des sports organisés. « Je me suis mise au t-ball, à la gymnastique, au patinage artistique, » dit-elle. « En grandissant, j’adorais le softball, le volleyball, le snowboard — manifestement — et la danse. J’ai essayé tout ce que j’ai pu. »
Elle a étudié le ballet, les claquettes, le jazz et le hip-hop, et dit qu’elle est toujours influencée par ce qu’elle a appris pendant toutes ces années de danse.
« La danse a tellement à voir avec le contrôle du corps et des muscles, » dit-elle. « Elle vous donne une merveilleuse conscience de votre corps qui me sert toujours aujourd’hui. »
En effet, elle a appris énormément du sport, dit-elle et pas seulement à avoir conscience de son corps.
« Le sport m’a tant appris sur moi-même, tellement de leçons de vie, tout sur la façon de se comporter dans une équipe et travailler avec d’autres personnes, jusqu’aux compétences en leadership, » dit-elle.
« Maintenant, évoluant dans un sport individuel, j’apprends aussi à catalyser la pression. J’ai appris la discipline. C’est très important, assurément. La persévérance, l’attention, la détermination. »
Des années de cela, en fait. O’Brien a commencé le snowboard après ses sœurs. « Mon père a donné le choix à mes sœurs aînées de se procurer des skis de compétition et de se joindre à une équipe compétitive ou bien d’apprendre le snowboard, » se rappelle-t-elle. « Elles ont choisi le snowboard, et lorsque j’ai atteint l’âge, j’ai fait la même chose. Je voulais juste être comme mes sœurs. »
À l’âge de 14 ans, elle avait décroché son premier commanditaire, mais dit-elle, elle ne s’est rendu compte que le snowboard devenait une carrière seulement une ou deux années après.
Dans dix ans, O’Brien espère qu’elle aura fondé une famille, et peut-être une job qui implique les femmes dans le sport.
Mais pour l’instant, dit-elle, elle s’amuse énormément.
« J’adore ce que je fais. Je me sens privilégiée de gagner ma vie en m’amusant. »
Image © THE CANADIAN PRESS IMAGES/Paul Wright