Merci aux Olympiennes canadiennes d’offrir à ma fille un modèle positif
Les Olympiques sont peut-être terminés, mais ils sont toujours vifs dans mon esprit. Pas seulement parce que j’ai eu plaisir à suivre les épreuves et les tribulations de ces incroyables athlètes canadiens, mais aussi à cause de ma fille.
Ma fille a 6 ans. Pour moi, 6 ans est le chiffre magique entre la prime enfance et l’enfance, qui paraît si jeune et si âgée en même temps. Et c’est tout à fait ce qu’elle est.
Elle est assez petite pour se blottir sur mes genoux lorsque l’envie lui prend. Et assez grande pour tout observer autour d’elle et poser des questions qui stimulent la réflexion. Énormément de questions de ce genre.
Alors que j’écris ces mots – bien avant la journée internationale de la Femme –, une image s’impose sur mon écran derrière ceux-ci : une publicité pour une ligne de vêtements. Je vois une femme très maquillée vêtue d’une petite robe de cuir noir. Des bras minces, des os proéminents, des cuisses qui sont loin de se toucher.
Si ma fille se tenait derrière moi à cet instant, cette femme dans la publicité serait difficile à manquer. Ma fille de 6 ans qui est tellement observatrice pourrait faire un commentaire ou peut-être pas. Mais je sais que quoi qu’il arrive, elle la verrait.
À l’inverse, je pense à tous les athlètes olympiques qu’elle a vu sur l’écran de mon ordinateur alors que j’écrivais quotidiennement les mises à jour de Sotchi pour les enfants pour Actif pour la vie, et à télévision empruntée, alors que nous nous blottissions l’une contre l’autre pour suivre les épreuves.
Avec toutes ces ritournelles accrocheuses agaçantes pour des biscuits, de la restauration rapide et des liqueurs, je serai éternellement reconnaissante aux Olympiques d’avoir présenté à ma fille une autre sorte de femme. Fortes, confiantes, athlétiques et braves, les athlètes canadiennes transmettent une image de la femme qu’elle peut avoir plaisir à admirer. Comme Kaillie Humphries et Hayley Wickenheiser. Comme Jennifer Jones et Marielle Thompson. Comme Tessa Virtue et les sœurs Dufour-Lapointe. Comme Dominique Maltais et Marie-Philip Poulin. Ces femmes inspirantes qui ont remporté la moitié des médailles du Canada démontrent aux enfants qu’être féminine, solide, en santé, passionnée et athlétique n’est pas incompatible, ce qui est un message rarement diffusé dans les médias.
Tout à coup, ma fille veut apprendre à skier. Tout à coup, une promenade par un matin enneigé sur le terrain de golf est une occasion pour une aventure athlétique. Soudain, cette petite fille rêve d’escalader des montagnes, de marquer des buts en prolongation, et dévaler la tête la première des collines géantes.
L’autre soir, alors que ma fille et mon fils aîné étaient en train de souper, ils parlaient d’un certain personnage plastique féminin qu’ils avaient vu dans une émission en fin de semaine. Le personnage dont ils parlaient est aussi emblématique que possible. Elle a 55 ans, pas une seule ride, et beaucoup de petites filles depuis plus d’une décennie auraient voulu (malheureusement) lui ressembler plus tard. Je me suis tournée vers ma fille et lui ai posé cette question : lorsque tu seras grande, voudrais-tu être comme elle ou plutôt ressembler à une athlète? Cette petite fille de 6 ans assise près de moi s’est mise à rire.
Et a rétorqué très sûre d’elle (et incrédule que j’ai pu formuler une question aussi ridicule), « comme une athlète bien entendu. Elle, c’est juste une idiote qui ne fait rien. »
Cette réponse simpliste est précisément la raison pour laquelle je vais suivre les Olympiques tous les deux ans avec mes enfants indéfiniment. Parce que je ne peux pas penser à un meilleur modèle pour ma fille que ces femmes inspirantes qui vont au bout de leurs rêves, qui travaillent fort et qui donnent tout ce qu’elles ont pour transformer leur vision en réalité.
Je suis si contente que ma fille soit d’accord.
Image de Dominique Maltais © Snowboard~Canada