Si vous élevez un enfant athlète, pensez à long terme

Si vous élevez un enfant athlète, pensez à long terme

Le sport pour les enfants n’a jamais autant été pris au sérieux que de nos jours au Canada. Avec des récompenses pécuniaires nettement plus considérables lorsque l’on devient un athlète professionnel accompli en plus du statut de célébrité qui vient avec, de plus en plus de parents rêvent d’un grand avenir pour leurs enfants.

Ces rêves génèrent des augmentations de coûts dans certains sports, les parents faisant appel à des entraineurs privés et à des académies prestigieuses ou en se procurant de l’équipement toujours plus cher dans l’espoir d’obtenir un avantage supplémentaire pour leur enfant de dix ans. Ces espoirs entraînent aussi des risques accrus de blessures et l’épuisement des athlètes s’ils ne sont pas gérés de la bonne manière.

Pour la santé de l’enfant autant que pour le développement optimal de l’athlète, voici à quel moment les parents doivent prendre du recul et avoir une vision à long terme du développement de leur enfant, en tant « qu’athlète » et individu. Et c’est pourquoi le modèle du développement à long terme de l’athlète (DLTA) a été créé.

Istvan Balyi et Jim Grove

Le DLTA intègre une gamme quelque peu complexe des sciences du sport et des meilleures pratiques d’entrainement afin d’optimiser la méthode pour développer des athlètes au Canada. En fait, il a une vocation unique : amener nos enfants à faire les bonnes choses au bon moment dans de bonnes conditions durant leur développement.

Si nous faisons les bonnes choses au bon moment de la bonne façon, un nombre croissant d’enfants auront les compétences, les comportements et les connaissances pour être en mesure de choisir une voie à suivre dans le sport qui leur convient. S’ils ont des objectifs ambitieux dans le sport, ils peuvent viser un programme d’entraînement de haut niveau (pour devenir un athlète olympique ou professionnel). S’ils veulent simplement s’amuser en amateur ou participer à une activité récréative de leur choix, ils peuvent aussi choisir ce parcours.

Les deux sont des choix judicieux, et certains des choix devraient être faits par l’enfant ou le jeune athlète et non par le parent.

Dans quelle mesure le DLTA répond-il à leurs choix? Le DLTA comporte 7 stades qui correspondent aux phases élémentaires de l’être humain, du développement cognitif, émotionnel et social de l’enfance à l’âge adulte :

  1. Départ actif : 0-6 ans
  2. Les fondamentaux: filles 6-8 ans, garçons 6-9 ans
  3. Apprendre à s’entraîner : filles 8-11 ans, garçons 9-12 ans
  4. S’entraîner à s’entraîner : filles 11-15 ans, garçons 12-16 ans
  5. S’entraîner à la compétition : filles 15-21+ ans, garçons 16-23+ ans
  6. S’entraîner pour gagner : filles 18+ ans, garçons 19+ ans
  7. Actif pour la vie : Quel que soit l’âge après Apprendre à s’entrainer

Les trois premiers stades (Départ actif, Les fondamentaux et Apprendre à s’entraîner) développent les bases du savoir-faire physique et aident les enfants à découvrir leurs talents et leurs intérêts. S’entraîner à s’entraîner, S’entrainer à la compétition et S’entrainer pour gagner développent le talent de ces athlètes qui ont opté pour la performance à haut niveau afin de pouvoir atteindre les Olympiques ou les rangs des professionnels.

Au sein du modèle du DLTA, le stade Actif pour la vie est ce qui survient en dehors de la performance à haut niveau après que les enfants aient développé le savoir-faire physique. Il promeut une participation à long terme récréative et en amateur, pour le plaisir, la condition physique et les liens sociaux.

L’élément clé que les parents doivent comprendre : les lignes directrices du DLTA pour chaque stade du modèle précisent quels types d’entrainements et de sports adaptés au développement devraient être considérés. Ces lignes directrices sont fondées sur la recherche en sciences du sport et des meilleurs entrainements afin de produire les meilleurs athlètes possible tout en promouvant une activité à vie pour tous.

Lorsque les parents examinent un programme particulier sur le savoir-faire physique et le sport pour leur enfant, ils devraient demander si le programme en question respecte les lignes directrices pour ledit sport. Rappelez-vous que lorsqu’il s’agit d’un programme pour enfant, le principe de base est qu’ils ne devraient pas s’entrainer et concourir à la même cadence que les adultes. Les capacités physiques, mentales et émotionnelles des enfants et des adultes sont très différentes et habituellement leurs objectifs et leurs motivations pour pratiquer un sport le sont aussi.

Le fondement du DLTA est le savoir-faire physique. Dans un monde idéal, chaque enfant développerait le savoir-faire physique (tout comme l’écriture, la lecture et le calcul) après le stade Apprendre à s’entrainer, vers 11 ou 12 ans. Dans le contexte actuel, ce n’est le cas ni au Canada ni dans le monde occidental.

C’est pourquoi l’initiative du DLTA et d’Actif pour la vie est si importante. En développant le savoir-faire physique des enfants canadiens, nous mettons en place les conditions pour permettre une plus grande participation dans le sport et l’activité physique en général, et nous optimisons aussi le développement de l’athlète élite pour ceux qui choisissent la performance à haut niveau. C’est véritablement le meilleur des deux mondes.

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