Trois façons d’aider les filles à mieux tirer profit de leur sport

Trois façons d’aider les filles à mieux tirer profit de leur sport

« Des questions? »

Quand, plein de bonnes intentions, vous lancez cette phrase à un groupe de jeunes athlètes féminines, vous vous retrouvez souvent devant une dizaine de mains levées. Puis les questions fusent, comme si vous étiez en pleine conférence de presse.

Vous vous dites peut-être que « tous les enfants sont comme ça », mais selon mon expérience de joueuse de soccer puis d’entraîneure auprès de garçons et de filles, ces dernières sont particulièrement cérébrales. Elles veulent comprendre pourquoi.

  • Pourquoi doit-on frapper le ballon avec l’intérieur du pied, et non pas l’extérieur?
  • Pourquoi dois-je courir dans cette direction après une passe?
  • Dois-je faire une passe à tout coup à la joueuse A, ou puis-je passer à la joueuse B?
  • Dans quel contexte ça me serait utile pendant un match?

…et la liste continue.

En nourrissant cette soif de savoir qu’ont les jeunes athlètes féminines, vous les aiderez à mieux comprendre ce qu’elles font, peu importe leur niveau ou leur sport. Elles gagneront ainsi en confiance et approfondiront leur connaissance du sport, si bien qu’elles seront plus susceptibles de continuer de le pratiquer une fois adultes, à des fins compétitives ou non.


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Vous les aiderez aussi à avoir une meilleure compréhension des sports qu’elles pratiqueront plus tard, puisque les tactiques et les objectifs de jeu sont parfois très similaires d’un sport à l’autre (pensons au tennis et au volleyball, ou au soccer et au hockey).

Avec les années, j’ai intégré diverses techniques à ma façon d’entraîner. Voici mes trois conseils pour aider les jeunes athlètes féminines à mieux comprendre leur sport.

Conseil #1 : Adaptez-vous aux différents styles d’apprentissage

Vous l’avez sûrement déjà constaté, nous n’apprenons pas tous de la même manière. Certaines personnes ont besoin qu’on leur montre ce qu’on attend d’elles. D’autres préfèrent qu’on le leur explique, ou ont besoin d’accomplir physiquement la tâche pour la comprendre. J’essaie de m’adapter à tous ces styles d’apprentissage quand je présente un concept ou une activité.

Par exemple, je parle fort, clairement, et assez lentement pour que les personnes auditives me comprennent bien. Pour les personnes visuelles, je fais une démonstration du mouvement ou de l’exercice. Je dessine un schéma des jeux et des activités sur un tableau blanc, et je dispose des cônes au sol pour représenter des joueuses.

Enfin, pour faciliter l’apprentissage des personnes kinesthésiques, je demande à toutes les joueuses, à tour de rôle, de participer à la démonstration en effectuant la tâche plus lentement, avant de donner le coup d’envoi à l’activité.

Conseil #2 : Mettez les apprentissages en contexte

WJe m’assure d’enseigner les activités et les jeux d’une manière qui se rapproche le plus possible de la réalité du match. Je pose aussi aux joueuses des questions comme : « En quoi cela serait-il utile pendant un match? » pour qu’elles fassent des liens.

Par ailleurs, je les invite à s’exercer à acquérir les habiletés à l’endroit du terrain ou de la patinoire où elles leur seront utiles pendant un match. Par exemple, si l’activité porte sur les passes et les réceptions de passe sous pression, je la situerai au milieu du terrain, où la majeure partie de l’action se déroule habituellement.

Conseil #3 : Ayez recours à l’apprentissage par découverte guidée et à l’interrogation

Les filles doivent comprendre le « pourquoi », mais la leçon est encore plus utile si elles l’apprennent par elles-mêmes. Quand nous enseignons un concept ou arrêtons une activité pour fournir des explications, nous ne devons donc pas leur donner la réponse toute cuite dans le bec.

En demandant à la joueuse quelles étaient ses options ou ce qui s’est produit après sa passe, nous l’invitons à prendre en main son apprentissage et son expérience.
Avant les séances d’entraînement, je prépare de deux à trois questions en lien avec le sujet pour inciter mes joueuses à réfléchir.

Par exemple, en expliquant un jeu de finition, je peux leur demander dans quelle section du filet elles devraient viser selon leur position, quelle zone du ballon elles devraient frapper pour l’envoyer dans cette section et avec quelle partie du pied. Ce genre de questions a souvent plus d’une « bonne réponse » et incite les joueuses à approfondir un sujet.

Vous remarquerez peut-être que certaines personnes ont moins tendance à répondre aux questions. Afin de toutes les intégrer au processus d’apprentissage, je demande parfois aux joueuses de travailler en équipe pour trouver des réponses à mes questions. L’exercice, qui n’a pas besoin d’être très long, est souvent utile au début d’une séance ou d’une activité, ou encore au début, au milieu ou à la fin d’un match.

Il encourage toutes les joueuses à réfléchir à la question, et offre un milieu d’apprentissage sécurisant pour celles qui sont moins extraverties.

Rappel : Vos joueuses ne doivent pas avoir l’impression d’être confinées en classe. Suivez ces conseils tout en réduisant le plus possible vos explications, par exemple en réservant quelques moments de la séance à l’enseignement plutôt qu’en intervenant à chaque erreur.

Ce qui importe le plus, c’est que vos joueuses s’amusent en pratiquant leur sport. Si elles apprennent quelque chose en même temps, tant mieux!

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