Que faire quand votre conjoint(e) et vous, êtes en désaccord à propos du jeu risqué

Que faire quand votre conjoint(e) et vous, êtes en désaccord à propos du jeu risqué

Le jeu risqué est un sujet chaud chez nous, et les disputes entre mon mari et moi sont toujours une variation sur un même thème. Je crois qu’il intervient trop tôt. Il croit que j’interviens trop tard. Il me reproche de laisser les enfants s’éloigner trop loin de nous en vélo. Je lui reproche d’insister pour qu’ils restent trop près de nous.

Étant une ancienne éducatrice de la petite enfance, je suis une ardente partisane du jeu risqué. Ma plus grande crainte est d’étouffer la témérité innée de notre fille. J’aime moi-même prendre des risques. Mon mari, par contre, est beaucoup plus prudent. Nous sommes en désaccord sur les niveaux de risque acceptables et ça ne changera pas.

C’est ici qu’entre en jeu l’approche du parent sauveteur de Mariana Brussoni, qui encourage les parents à n’intervenir que lorsqu’il y a un danger réel. Par exemple, au terrain de jeu, un danger réel pourrait être une situation où il y a possibilité d’une chute provoquant une commotion cérébrale. Brussoni répertorie trois stades de jeu risqué et propose aux parents des manières pratiques pour intervenir de façon appropriée, sans crier « Fais attention! » au moindre signe de danger.

Voici trois raisons pour lesquelles l’approche du parent sauveteur contribue à atténuer les conflits entre les parents qui ne s’entendent pas sur les niveaux de risque acceptables.

1. C’est un point de départ neutre

À quel moment le risque devient-il inacceptable? La réponse varie selon la personne. Certains aiment prendre des risques alors que d’autres sont très prudents. Au terrain de jeu, ma règle est la suivante : les enfants peuvent gravir ce qu’ils veulent et aller aussi haut qu’ils le veulent. Par contre, ils doivent monter et redescendre par eux-mêmes. Je ne les aiderai pas. Mon mari n’est pas d’accord, car il craint que les enfants aillent trop haut, perdent prise et tombent.

L’approche de Mme Brussoni facilite la vie des parents. Ils n’ont plus à sentir qu’ils doivent pousser ou protéger leur enfant. Chaque parent interviendra à un moment différent, mais il ne faut pas nécessairement éviter tous les dangers. Les parents doivent plutôt s’assurer que l’enfant est au courant des risques; il peut donc repousser lui-même ses limites, tant que c’est sécuritaire. Le fait que ces conseils soient prodigués par une experte qui a étudié les effets positifs du jeu risqué est plus convaincant que si c’est un membre du couple qui le fait.


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2. Cela amène les parents à réfléchir à leur niveau de confort par rapport au risque

Mariana Brussoni insiste : les parents ne doivent intervenir que lorsqu’il y a un danger immédiat. C’est un conseil utile, car il incite les parents à prendre un pas de recul et à se poser les questions suivantes : Comment est-ce que je perçois le risque? Quelles émotions le mot « risque » suscite-t-il en moi? Les parents peuvent alors évaluer de manière objective si leur enfant court un réellement un risque. Ce ne sera pas la peur d’une blessure qui dictera les limites.

3. L’enfant est au cœur de la prise de risques

L’un des éléments essentiels du jeu risqué est qu’il laisse l’enfant prendre des risques avec lesquels il est à l’aise. Lorsqu’un enfant repousse ses limites, il a davantage confiance en ses capacités, ce qui renforce son estime de soi. Brussoni suggère donc aux parents de laisser les enfants évaluer leur propre niveau de confort au lieu d’imposer des limites. Les parents qui ne s’entendent pas, par exemple, sur l’aspect sécuritaire de l’escalade d’arbres, peuvent utiliser cette approche pour évaluer le risque en fonction des capacités de leur enfant et non de leurs propres peurs.

Être parent, c’est dur, et la mésentente sur des sujets comme le jeu risqué peut devenir une source de stress. L’utilisation de l’approche du parent sauveteur comme point de départ neutre et commun vous aidera à observer les capacités de votre enfant et à avoir l’attention et la confiance nécessaires pour n’intervenir qu’en cas de besoin. Vous permettrez ainsi à votre enfant de bâtir sa confiance grâce au jeu.

Avons-nous oublié quelque chose? À quel point tolérez-vous le risque? Est-ce que les deux membres de votre couple s’entendent sur le niveau de risque acceptable? Donnez-nous votre opinion dans la section réservée aux commentaires ci-dessous!

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