Laisser les enfants profiter des jeux extérieurs
Note de l’éditeur : Cet article est une re-publication de 2019, mais est toujours d’actualité.
Au cours des années où j’ai grandi à Toronto, j’ai passé un temps infini à me pendre la tête en bas dans mon arrière-cour, à sauter, jouer au ballon contre le mur et explorer le ravin tout près. (Il était seulement à deux maisons de là, mais je me considérais toujours comme étant très aventureuse lorsque je jouais là-bas.)
Ce dont je me souviens surtout, c’est qu’au printemps et en été j’avais énormément de temps pour jouer à des jeux libres non supervisés et non structurés. Pendant ces heures-là, mon frère et moi-même décidions des choses pour nous-mêmes, que ce soit s’entraîner à un sport de notre plein gré, faire du vélo ou jouer sous notre arbre préféré.
Rétrospectivement, je vois combien cela était responsabilisant, créatif et important pour nous. Nous avons énormément grandi pendant ces « périodes de repos. »
Aurions-nous pu faire ces choses et en tirer les leçons si notre mère s’était toujours tenue à 20 pieds, nous observant et criant toutes les deux minutes « attention ! »
Nous savons que les enfants ont besoin de temps à eux pour faire des erreurs sans que les adultes soient à côté à les corriger. Vivant en ville aujourd’hui, il ne semble pas correct de les envoyer dehors. Il est difficile de ne pas s’inquiéter pour leur sécurité. Conséquemment, les enfants d’aujourd’hui ne vivent pas la même expérience de liberté de jeu que celle que nous avons eue.
Peut-être est-ce pour cette raison que les jeunes enfants sont tellement portés sur les personnages de la bande dessinée Max et Ruby. Avec des parents que l’on ne fait qu’entrevoir encadrés au mur, ces petits lapins (qui ont 7 et 3 ans, soit dit en passant) sont entièrement livrés à eux-mêmes.
Leur indépendance donne des frissons et est un peu angoissante. Et quand ils sont dépassés, arrive grand-maman, une adulte sans jugement, prête à alléger le fardeau de trop de responsabilités.
Ça, c’est génial pour Max et Ruby et leurs parents économisent certainement beaucoup d’argent en garderies. Dans la vraie vie, mon mari et moi-même tentons de concilier le fait de laisser de l’autonomie aux enfants et les garder en sécurité.
Mais on peut voir qu’ils sont prêts à élargir leur horizon. Mon objectif pour cet été est de jeter du lest. Je vais faire de mon mieux pour leur laisser plus de temps seuls et de l’espace sans compromettre nos préoccupations de sécurité et de sureté.
Le plan est de déterminer les petites occasions pour l’indépendance extérieure. Ne me demandez pas ce qu’elles seront, je ne le sais pas encore, mais je vais garder les yeux ouverts et partir à leur recherche.
Non, ils n’auront pas le droit de voyager dans le même rayon que nous dans les années 70. J’espère toutefois que nous leur laisserons assez d’espace et de liberté afin qu’ils puissent développer la confiance et les habiletés sans pour autant suivre le modèle des parents absents de Max et de Ruby.
Selon vous, de combien d’espace et de liberté non supervisée les enfants devraient-ils bénéficier dans les espaces des villes? Quelles sont les limites? Les dangers? Les gains?