A group of elementary-school-aged kids plays a game together outside on the grass.

L’importance du jeu libre non structuré

Quand les éducateurs et les psychologues discutent du développement de la petite enfance, ils mentionnent souvent l’importance du jeu libre non structuré.  

Mais qu’est-ce que le jeu non structuré, et pourquoi est-il si important?  

Le jeu libre non structuré désigne toute forme de jeu que l’enfant dirige sans l’intervention de l’adulte. Des exemples : un bébé qui joue avec des blocs, un tout-petit qui fait des bulles, des enfants d’âge préscolaire qui jouent à la cachette, et des enfants de tout âge qui invente un jeu sans l’aide d’un adulte. 

Un jeu non structuré peut intégrer de l’équipement sportif commun. Par exemple, un adulte pourrait être tenté d’enseigner à un enfant de cinq ans à « bien » botter un ballon de soccer ou effectuer un lancer frappé au hockey, mais les enfants de cet âge veulent découvrir comment botter, lancer et frapper d’eux-mêmes. Ils ont naturellement l’impulsion d’explorer comment les choses fonctionnent. 

Le célèbre psychologue du développement Jean Piaget (en anglais) considérait ce comportement comme une partie intégrante du stade préopératoire du développement cognitif, précisant qu’il était essentiel à la croissance et à l’apprentissage de l’enfant. 

Les enfants d’âge préscolaire et du début du primaire qui jouent de cette manière n’ont pas tort ou ne manquent pas d’attention. Ils font exactement ce dont leur cerveau a besoin pour favoriser leur apprentissage et leur développement. Par conséquent, les adultes qui insistent pour montrer aux jeunes enfants à « jouer de la bonne manière » nuisent à ce processus.   

Or, malgré son importance, des études montrent que le jeu libre connaît un déclin graduel [PDF] (en anglais) depuis environ 1955. Ce déclin est attribuable en grande partie aux adultes qui veulent contrôler de plus en plus les activités des enfants.

Par exemple, comme les parents se soucient plus de la réussite scolaire et sportive à long terme de leurs enfants, ils sacrifient petit à petit le temps consacré au jeu libre en faveur d’activités plus structurées (en anglais). Ils sont plus nombreux que jamais à inscrire leurs jeunes enfants à des cours de musique et à des sports organisés.

En parallèle, les écoles réduisent les occasions de jeu libre non structuré en écourtant les récréations (en anglais) pour allonger le temps passé en classe.    

Comme le relève le chercheur en psychologie Peter Gray, ce changement est perceptible [PDF] (en anglais) dans nos rues et nos parcs :   

« De nos jours, dans bien des quartiers, il est rare de voir des groupes d’enfants jouer dehors. Quand on en trouve, ils portent généralement des uniformes et ils suivent les directives de leurs entraîneurs sous l’œil attentif et les encouragements de leurs parents. »   

Loin de nous l’idée de dire que les activités structurées n’ont pas leur place. Il faut simplement les proposer au stade approprié du développement de l’enfant.

Les enfants ont besoin d’organiser leurs propres jeux pour développer leur « fonction exécutive ». Selon une étude de 2014, un excès d’activités structurées pourrait nuire au développement de cette fonction cognitive chez les enfants. Ceux-ci seraient moins bien capables de réguler leurs comportements et de prendre leurs propres décisions. 

Les enfants d’âge préscolaire ont besoin de beaucoup d’occasions de jeu libre. Ce rapport s’inverse chez les enfants d’âge scolaire, qui profitent d’un plus grand nombre d’activités organisées en plus du jeu libre. Peu importe l’âge, tout est une question d’équilibre entre le jeu libre et les activités structurées, dans le respect du stade de développement de l’enfant. 

Pour connaître des idées d’activités non structurées pour les tout-petits et les enfants d’âge préscolaire, consultez notre aide-mémoire pour la littératie physique.


Pour en savoir plus sur le jeu libre non structuré :

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