Courir : comment encourager vos enfants

Courir : comment encourager vos enfants

Richard Beauchamp est un coureur, un père de famille et un orthopédiste. Il estime que les enfants devraient courir quand bon leur semble.

Q : Mon enfant adore courir et je veux l’encourager. Quelles sont les précautions à prendre en tant que parent pour m’assurer qu’il ne se blesse pas?

R : Étant donné que les enfants sont plus souples que les adultes, ils se blesseront probablement MOINS à condition qu’ils ne se « surmènent » pas. Étant donné que les enfants continuent à grandir, ils ont des cartilages de croissance dans leurs os. Les cartilages de croissance sont un peu plus fragiles que les ligaments, les tendons et les os qui se trouvent autour, et sont de ce fait plus susceptibles d’avoir des lésions.

Bien qu’il n’y ait pas de règle concrète par rapport au temps de course (distance et temps) à savoir si courir est bon ou mauvais, il y a néanmoins quelques lignes directrices. Le temps d’entraînement, par exemple, ne devrait pas augmenter de plus de 10 % par semaine. L’enfant devrait avoir une à deux journées de repos par semaine et le parent ou le tuteur devrait être attentif aux signes de surmenage si l’enfant se plaint d’avoir mal aux muscles, de problèmes d’articulations, de fatigue ou s’il obtient de piètres résultats scolaires.

Q : Mon enfant se plaint d’avoir mal aux jambes. Comment puis-je savoir s’il court trop ou si c’est juste une poussée de croissance?

R : En tant que chirurgien orthopédique, j’utilise le terme poussée de croissance comme diagnostic d’exclusion. En d’autres termes, si on ne peut expliquer le mal de jambes, on parlera de poussée de croissance.   La plupart des symptômes des poussées de croissance sont observés chez les enfants entre 4 et 10 ans, souvent le soir ou la nuit. Les maux réagissent à la chaleur, au frottement (massage), parfois au Tylenol, etc. L’enfant grandit de la naissance à la maturité, mais qu’est-ce qui est propre aux 4-10 ans? Beaucoup de changements apparaissent dans le développement de la jambe de l’enfant, ce qui peut être incommodant. (On observe par exemple les genoux en X au plus tard vers 4 ans ou  l’endogyrisme [déviation prononcée des orteils par en dedans] au plus tard vers 6 ans).

Q : Si mon enfant s’étire un muscle en courant ou se plaint d’avoir mal à un pied ou à un genou, que devrais-je faire en tant que parent pour m’assurer qu’il guérit bien, mais reste motivé à courir?

R : Même les enfants peuvent exagérer et présenter une blessure liée au stress. Le repos est le meilleur remède pour venir à bout de la plupart des blessures. Malgré cela, nous ne voulons pas décourager les enfants à faire de l’exercice du fait du fort taux d’obésité actuel. L’entraînement croisé est approprié. En d’autres termes, pratiquez une autre activité physique en complément : marcher rapidement, faire du bicycle, jouer au ballon, de la natation, etc.

Q : Y a-t-il pour les enfants des surfaces qui sont meilleures que d’autres sur lesquelles courir?

R : Une surface moins dure est toujours plus conviviale. Même pour les adultes, courir sur une piste en caoutchouc composite est une surface préconisée. Il est difficile de courir sur une surface trop molle comme le sable parce qu’on ne peut pas générer assez d’appui actif au sol pour rendre la course agréable. De même, une surface rigide comme le béton n’absorbe pas assez votre force d’impact. Pour le coureur amateur, les trottoirs sont corrects à petite dose, mais il vaut mieux courir sur des chemins.

Q : Est-il sans danger d’inscrire un enfant du primaire à une course de 3 ou 5 km, s’il s’y est préparé?

R : Je pense que s’il s’est bien entraîné, il n’y a aucun problème, c’est la distance idéale.

Q : Mon enfant a besoin de nouvelles chaussures de course, mais on dirait qu’il y a surtout des souliers avec des lumières clignotantes et des figurines. Quels sont les critères pour acheter un bon soulier?

R : Allez au Coin du coureur — qui n’est ni un grand magasin ni un magasin de chaussures.

Quelqu’un doit évaluer le pied de votre enfant, de même que son style de course afin que la chaussure soit compatible à sa démarche. En règle générale, la chaussure d’enfant devrait avoir un bon contrefort rigide, un soutien de la voute plantaire médiale et l’avant-pied souple. Les grelots et les sifflets sont aussi de belles décorations s’ils sont inclus.

Q : Quels sont les avantages liés à la course des enfants?

R : Initier les enfants de bonne heure à faire de l’exercice a une influence à long terme sur leur santé et leur bien-être en général : 30 min de course, de marche, de basketball, de hockey, de ski, etc., trois fois par semaine, signifie 30 minutes de moins, trois fois par semaine de temps d’écran, et améliore foncièrement le développement de la santé en plus d’apporter du mieux-être, moins d’obésité, moins de diabète, moins de maladies du cœur et dans l’ensemble une meilleure santé mentale et physique.

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