Du soccer dans le centre-ville et des filles en dentelle

Du soccer dans le centre-ville et des filles en dentelle

Dans un pays aussi riche que le Canada, tous les enfants canadiens ne sont pas en mesure de pratiquer des sports ou de participer à un programme d’activités. Beaucoup d’enfants ne peuvent prendre part au hockey, au baseball, à la danse ou au tennis, simplement parce que les parents n’en ont pas les moyens.

Je considère le pouvoir du sport comme un bâtisseur communautaire, je n’ai donc jamais été très à l’aise avec cela. Cela m’a donc fait du bien, lorsque, il y a de cela quelques années, j’ai pu atténuer le problème au niveau local.

Depuis 2007, avec mon ami Darryl Hooker, j’ai monté un programme de soccer de « centre-ville » à Victoria en Colombie-Britannique, pour donner aux enfants des familles défavorisées la possibilité de jouer au soccer.

Le programme a démarré en 2006 lorsque le conseil d’administration de notre club de soccer Bays United a commencé à se pencher sérieusement sur les faibles taux d’inscriptions dans notre club du voisinage à faibles revenus.

Nous avons élaboré une proposition et avons fait une demande de financement au Fonds Bell pour le sport communautaire de la fondation Sport Pur, et lorsque l’argent est arrivé j’ai entrepris de coordonner un programme de soccer pour les enfants dans deux écoles élémentaires du centre-ville.

Pendant que Darryl établissait un programme d’entrainement de base, j’ai interviewé et embauché six joueurs de soccer de l’Université de Victoria pour être entraîneurs, et j’ai collaboré avec les directeurs de deux écoles pour peaufiner le plan. Nous irions gratuitement dans les écoles, deux fois par semaine pendant deux mois, pour encadrer des enfants de la première à la cinquième année au soccer, pendant leurs cours d’éducation physique et leurs pauses dîners.

Ce printemps-là, nous avons mis en œuvre un programme où chaque jour nous avons apporté un ballon de soccer par enfant et leur avons inculqué les habiletés fondamentales du dribble, des passes et des tirs avant de passer à de petites parties. En tout, nous avons offert du soccer à près de 250 enfants entre les deux petites écoles.

Toute l’expérience a été magique et les enfants l’ont adorée.

Aucun des enfants n’avait de souliers de soccer et la plupart n’avaient même pas la tenue adéquate, mais les séances de soccer sont devenues le point culminant de la semaine pour beaucoup d’entre eux.

Il y avait une petite fille de 2e année qui jouait avec brio dans sa robe blanche en dentelle et ses chaussures vernies en cuir noir aux boucles dorées.

Il y en avait aussi une autre (ça nous a été rapporté) qui a fondu en larmes lorsque sa mère lui a dit un matin qu’elle était trop malade pour aller à l’école ce jour-là. Elle a supplié sa mère, « Mais maman! Aujourd’hui on a du soccer! »

Les enseignants des deux écoles ont adoré notre programme. Comme l’a observé un de nos jeunes entraîneurs, nous semblions répondre à un besoin que ces écoles n’étaient pas en mesure de combler.

« Les enseignants appuient tous le concept de l’enfant actif et de l’enfant en santé », a déclaré Sam Wingham, qui  est devenu enseignant entre temps. J’ai le sentiment qu’on n’a juste pas les fonds et le temps nécessaires.

Le programme a remporté un tel succès que B.C. Soccer, notre association provinciale, nous a approchés en nous demandant s’ils pouvaient prendre la relève. Ils avaient travaillé sur un concept similaire à Vancouver et ils voulaient étendre leur programme à un certain nombre de villes et de localités dans toute la province.

Nous avons accepté de leur laisser prendre les rênes pour les aider à établir une présence à Victoria avec un programme à l’échelon provincial.

Notre programme novateur de soccer a connu un succès phénoménal. Beaucoup d’enfants ont pu pratiquer un sport, apprendre des habiletés et s’amuser sans créer de difficultés aux parents. De plus, bon nombre d’enfants ont pu accéder à nos programmes de soccer grâce à des bourses pour les frais d’inscriptions assumés par notre club et par KidSport.

Il y a toutefois encore beaucoup à faire pour assurer aux familles démunies un meilleur accès au sport et à l’activité physique au Canada. Étant donné les sérieux problèmes liés à l’inactivité des jeunes et des énormes avantages associés à une activité physique régulière, un meilleur accès pour tous les Canadiens est une cause pour laquelle il vaut la peine de se battre.

 

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *