A girl sits on the floor of her ballet class, looking sad.

Laissez votre enfant abandonner son sport 

Quand j’étais enfant, l’activité physique était toujours une obligation. Nous avons essayé de nombreux sports d’équipe (et individuels) : le ballon-panier, le volley-ball, le soccer, la danse, etc. Une autre règle absolue était que si l’on commençait quelque chose, il fallait le terminer. Être membre d’une équipe impliquait qu’il était essentiel d’aller jusqu’au bout, et même si ce n’était pas toujours le cas, il n’était pas question d’abandonner. 

J’ai essayé le soccer à l’école primaire, mais j’ai préféré cueillir des pissenlits. J’ai ensuite joué au basketball, mais j’ai jeté le ballon dans la foule de spectateurs parce que je n’en voulais plus. L’été avant de commencer le secondaire, j’ai rejoint une équipe de danse. J’ai tout de suite aimé danser. Malheureusement, cela n’a pas duré longtemps.

Abandonner ne doit pas être synonyme de mauvaise chose

Pour faire court, au lieu de me laisser quitter l’équipe de danse la deuxième année, mes parents m’ont forcée à continuer tout au long du secondaire. Mais je ne voulais pas abandonner parce que j’étais paresseuse ou parce que j’essayais de me montrer difficile. Je voulais arrêter parce que je faisais face à l’épuisement et que je luttais pour ma santé mentale.

J’avais compris qu’arrêter de danser voulait dire que je suis quelqu’un qui refuse de faire des efforts et que c’était quelque chose de mauvais et de honteux, alors que ce n’était pas du tout le cas. Rétrospectivement, je ne suis pas sûre d’avoir expliqué à mes parents toutes mes raisons… mais cette période est difficile pour les préadolescents et les adolescents, ainsi que pour leurs parents.

Quelle est la raison? Reconnaître le choix de votre enfant

Comprendre pourquoi votre enfant veut arrêter son sport vous permettra de déterminer s’il y a une raison profonde. Peut-être qu’il ne se sent plus à l’aise avec le sport. Ou encore, il veut essayer quelque chose de nouveau. Dans d’autres cas, la raison peut être un sentiment d’accablement et d’épuisement.

Les psychologues Caitlin Slavens et Chelsea Bodie, cofondatrices de Mama Psychologists en Alberta, sont conscientes des difficultés auxquelles les parents sont confrontés lorsqu’ils doivent décider s’ils doivent aider leur enfant à abandonner son activité. 

« Les émotions peuvent être diverses quant à la manière de gérer cette situation. De nombreux parents veulent enseigner l’importance de respecter l’engagement et craignent que le fait de permettre à un enfant d’abandonner ne lui inculque la valeur de l’abandon », expliquent-elles. 

Il y aura toujours des défis à relever, mais il est important de souligner qu’une communication ouverte entre tous se traduit par une meilleure expérience pour tous. Rappelez-vous qu’il y a des raisons valables pour lesquelles les enfants abandonnent le sport, et que ce n’est pas nécessairement mauvais.

A young girl wearing a swim cap and goggles on top of her head rests her arms on the edge of a pool.

Comment décider d’arrêter le sport?

Comment pouvez-vous déterminer si votre enfant devrait abandonner le sport qu’il pratique? Vous ne voulez pas encourager une tendance à ne pas aller jusqu’au bout, mais vous ne voulez pas non plus ignorer ses sentiments. Faire partie d’une équipe présente de nombreux avantages (en anglais), en plus de l’activité physique. Ces avantages sont liés au développement cognitif et à la santé du cerveau, à la réussite scolaire, à l’estime de soi et au fonctionnement social et émotionnel.

Slavens et Bodie encouragent les parents à considérer les deux côtés de la question : « Si les parents continuent à pousser leurs enfants à poursuivre un sport, il pourrait y avoir des conséquences négatives. Tout dépend de la communication et de la compréhension ».

Voici quelques-unes des conséquences possibles :

  • Accumulation d’émotions négatives telles que le ressentiment, la frustration ou la honte 
  • Le sentiment d’être surchargé augmente l’anxiété, le stress et les problèmes liés au sommeil
  • Des sentiments négatifs à l’égard du sport en général : Dans mon expérience, parce que j’ai été forcée de continuer à faire partie de l’équipe de danse, j’ai commencé à éprouver du ressentiment à l’égard de tout ce qui concerne la danse, même au niveau individuel
  • Les enfants se retrouvent toujours dans des environnements dangereux : par exemple, ils doivent faire face à des intimidations, à des « filles méchantes » ou à d’autres situations qui détruisent l’estime de soi.

Dans mon expérience avec l’équipe de danse, il y avait plusieurs facteurs combinés qui ont créé une situation difficile. Les autres danseuses étaient méchantes et intimidaient les filles qui, comme moi, avaient un corps plus arrondi. J’ai fini par prendre leurs critiques à cœur, ce qui a contribué à une relation déjà complexe avec mon image corporelle et avec la nourriture. 

Ces difficultés auraient-elles pu être évitées si mes parents m’avaient simplement laissée abandonner? Peut-être. Mais en réalité, comme la plupart des parents, ils ont fait de leur mieux avec ce qu’ils savaient. Maintenant que je suis parent d’enfants sportifs, je choisis de faire de mon mieux avec ce que je sais, c’est-à-dire que s’ils veulent arrêter, je vais les laisser faire.

Quand on est mieux informé, on agit mieux

Ma fille aînée joue au soccer depuis maintenant trois ans. Elle a commencé dans une ligue récréative et a fait le saut cette année en essayant de faire partie d’une équipe de club. Jusqu’à présent, les choses se passent bien. Elle développe ses compétences sur le terrain et se fait beaucoup de nouveaux amis.

Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de difficultés et de leçons à apprendre en cours de route. Après son premier tournoi, elle était sûre de vouloir arrêter. Après de longues conversations pendant quelques jours, nous avons trouvé un compromis : nous avons décidé de continuer petit à petit, semaine après semaine. Si elle commence à se sentir vraiment malheureuse ou angoissée, cela ne vaut pas la peine de la pousser encore plus loin dans la frustration. Bien sûr, elle aime le jeu, mais je ne vois pas forcément de Coupe du monde dans son avenir, et je ne vais pas la forcer à continuer juste pour pouvoir dire qu’elle n’a pas abandonné.

En fait, si votre enfant veut abandonner son sport, c’est peut-être mieux de le laisser faire. La plupart du temps, ils n’abandonnent pas le sport, ils abandonnent des situations qui les ont épuisés émotionnellement et mentalement. Comme parents, nous voulons avant tout que nos enfants soient heureux et en bonne santé émotionnelle, mentale et physique et, bien sûr, qu’ils s’amusent.


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