L’autisme, un défi de taille pour garder mon enfant actif
En grandissant, le YMCA a été ma garderie après l’école. Chaque jour, je suivais un cours différent : natation, gymnastique, judo, danse et tant d’autres, tout au long des années. Parfois, c’était un peu trop, mais ça m’a gardée active et m’a aidée à développer mon savoir-faire physique. Et je ne suis pas seulement restée active. J’ai aussi appris de nouvelles habiletés et me suis fait de nouveaux amis. J’ai donc tenu pour acquis que mes enfants passeraient leur enfance plongés dans différentes cours au centre communautaire local.
Je n’avais jamais songé que l’autisme de mon fils aîné m’obligerait à changer mon approche quant à son implication dans sa forme physique. Comme beaucoup d’enfants de sa condition, mon fils est pourvu d’un faible tonus musculaire et d’un trouble de la coordination, la forme physique et l’entrainement musculaire étant les éléments clés de ses besoins thérapeutiques. Mais les approches conventionnelles, comme participer à des activités organisées telles que celles dont j’ai bénéficié en grandissant ne se passent pas de la meilleure façon.
J’ai essayé de mettre mon fils à la natation à la piscine municipale. Le personnel de la piscine travaillait avec nous pour assurer l’aide dont il aurait besoin pendant les séances, mais il a passé la plupart du temps au bord de la piscine absorbé par les détails d’un jouet. Il ne voulait pas faire la planche, ne voulait pas faire des bulles ou participer à des activités avec les autres enfants. Pendant qu’ils s’éclaboussaient, battaient des pieds et couraient dans la pataugeoire profitant d’un cours de remise en forme et de nouvelles habiletés, mon fils quant à lui, bougeait à peine. Il est malgré tout important de signaler qu’il en profitait à sa façon; bon nombre d’enfants autistes se sentiraient trop submergés et ne participeraient pas du tout.
Par chance, avec l’aide de la fabuleuse équipe autour de mon fils, j’ai appris à incorporer de façon amusante le conditionnement physique dans nos vies de tous les jours sans être tributaire d’activités organisées. Afin de l’aider à développer ses capacités, nous marchons comme des animaux, sautons comme des grenouilles, rampons comme des serpents ou nous déplaçons comme des ours sur nos quatre membres. Parfois, il marche sur ses mains pendant que je tiens ses jambes. Nous organisons aussi des concours pour voir qui peut tenir le plus longtemps une drôle de position (de yoga), et bien entendu nous essayons d’aller au terrain de jeux pour la course, l’escalade et les sauts habituels. Entretemps, les formidables assistants à la garderie font un excellent travail pour le convaincre de participer aux jeux de chat et de soccer avec ses camarades. Et il y a un important organisme ici, en Colombie-Britannique, Canucks Autism Network, qui offre des sports organisés aux enfants autistes, leur permettant d’apprendre les habiletés d’une grande variété de sports dans un environnement réellement conçu pour répondre à leurs besoins.
Il est important que mon fils parvienne à un certain niveau de condition physique. Pas seulement pour compenser la force physique qui lui manque et pour rester en bonne santé, mais cela permet aussi de contenir les comportements négatifs associés à son autisme et ça, ça contribue à rendre une maman heureuse tout autant qu’un enfant heureux.