A girl hops from one log platform to another at a nature playground.

L’importance du développement physique

Nous savons que les habiletés motrices sont essentielles au développement de la littératie physique. À mesure qu’ils acquièrent et renforcent leurs habiletés motrices, les enfants trouvent la confiance et la motivation nécessaires pour rester actifs. 

Or, pour qu’un enfant acquière les habiletés motrices fondamentales (en anglais), il ne suffit pas de les lui enseigner ou de l’amener à s’exercer. Leur acquisition dépend grandement du développement physique, un processus complexe dont on ne parle pas assez souvent.

Développement et croissance ne sont pas synonymes 

Le développement physique diffère de la croissance. Les deux notions sont intimement liées, mais la croissance à elle seule ne garantit pas un bon développement. 

Grosso modo, le développement physique est le fruit de la croissance, de la maturation et du développement moteur pendant l’enfance. Il découle de l’intégration et de la coordination des renseignements provenant du cerveau, des muscles et du système sensoriel.

Un enfant dont le développement physique va bon train bouge son corps avec toujours plus de contrôle au fil du temps. En maturant, les systèmes nerveux et cérébraux s’accordent mieux avec les systèmes musculaires et sensoriels, si bien que la coordination physique, l’équilibre et l’agilité de l’enfant s’améliorent. 

Ce processus requiert plus que la croissance et le passage du temps. L’environnement de l’enfant joue un rôle clé dans l’intégration de la croissance et des apprentissages. 

Le développement découle des réponses aux mouvements

Pour que le système nerveux central et le système cérébral s’intègrent aux divers groupes musculaires et aux systèmes sensoriels, l’enfant doit être soumis à des stimuli sensoriels et environnementaux qui l’incitent au mouvement ou qui l’informent qu’un mouvement vient de survenir. 

Par exemple, quand un bébé roule du ventre au dos, son système vestibulaire (oreille interne) réagit en indiquant au cerveau le côté du corps maintenant placé vers le haut. 

Plus le bébé fait ce mouvement, plus le système vestibulaire transmet ce message, ce qui renforce les connexions synaptiques entre l’oreille interne et le cerveau. 

Par ailleurs, quand un enfant voit un jouet qu’il convoite, il tend volontairement les bras et les mains pour l’attraper. Chaque fois qu’il fait ce mouvement, les connexions neuromusculaires sollicitées pour « attraper » sont renforcées. 

Un bébé est allongé sur le dos et commence à se retourner sur le ventre.

Développement physique : prêt ou pas prêt? 

C’est ici que les choses prêtent à confusion. Pour entamer ce processus de découverte des mouvements et des réactions, l’enfant doit y être prêt sur le plan de la croissance physique et de la maturation. 

Imaginez vouloir enseigner à un enfant à lancer par au-dessus avec précision. Si son bras n’a pas la force musculaire ni la coordination neuromusculaire nécessaires pour effectuer ce lancer avec un contrôle raisonnable, vous demandez à l’enfant de faire un mouvement pour lequel il n’est pas prêt physiquement. 

Si vous tenez tout de même à ce qu’il apprenne ce mouvement, vous auriez intérêt à l’encourager à lancer des pommes de pin au parc ou des galets à la plage pour qu’il acquière la force et la coordination qui lui permettront de lancer avec plus de précision.

Les grandes étapes du développement physique 

Même s’il importe de tenir compte du rythme de l’enfant, il existe des jalons bien établis pour des habiletés motrices comme la marche à quatre pattes et la marche. Selon les Centers for Disease Control des États-Unis, les jalons (article en anglais) présentés ci-dessous sont atteints par la plupart des enfants (75 % ou plus) à l’âge précisé.

Remarque : L’âge donné pour chaque jalon est approximatif. Chaque enfant se développe à son propre rythme, et peut franchir une étape donnée quelques mois plus tôt ou plus tard. Un enfant présentant un retard de développement peut atteindre ces jalons beaucoup plus tard que la moyenne. Si le développement de votre enfant vous inquiète, discutez-en avec son médecin.   

6 mois 

• Roule du ventre au dos

• Placé sur le ventre, relève le torse en poussant sur ses bras

• Tient assis en s’appuyant sur ses mains

9 mois

• Se place en position assise de manière indépendante 

• Reste assis sans appui

1 an

• Se tire en position debout

• Marche en se tenant aux meubles

18 mois

• Marche sans appui

• Monte et descend d’un sofa ou d’une chaise sans aide

2 ans

• Botte un ballon (avec un contrôle limité, voire aucun)

• Court sur de petites distances

• Monte quelques marches (à deux pieds) avec ou sans aide

30 mois

• Lance par au-dessus (avec un contrôle limité, voire aucun)

• Saute sur place avec les deux pieds

3 ans

• Pédale sur un tricycle

• Enfile seul certains vêtements (ex. : pantalon ample ou veste)

4 ans

• Attrape une grosse balle la plupart du temps

• Tient un crayon entre les doigts et le pouce (et non avec le poing)

5 ans

• Saute sur un pied

• Peut attacher certains boutons

Un jeune enfant pose sa tête sur le plancher et regarde ses pieds, dans un mouvement similaire à celui de la position du chien tête en bas.

Une appli pour suivre le développement de l’enfant

Plusieurs outils s’offrent aux parents pour suivre le développement de leurs enfants. Par exemple, les Centers for Disease Control proposent l’application Milestone Tracker (en anglais). Les parents peuvent y consigner la manière dont leurs enfants jouent, apprennent, parlent et bougent de deux mois à cinq ans. 

De même, Naître et grandir, au Québec, offre une application similaire qui permet aux parents de suivre le développement de leur enfant de la grossesse à l’âge de 2 ans.

Il y a des listes de vérification illustrées et des conseils pour encourager le développement. Y sont également intégrées des notifications les avisant d’agir tôt et de discuter avec le médecin de leur enfant de toute préoccupation.

Tout parent s’intéresse au développement physique de son enfant. Un conseil : veillez à ce qu’il ait beaucoup d’occasions de jeu libre et d’interactions avec des adultes bienveillants pendant sa petite enfance. Si l’environnement est propice et s’il y est encouragé, il apprendra à bien bouger et aura envie d’être actif toute sa vie.


En savoir plus sur le développement de l’enfant :

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