Où les parents trouvent-ils l’argent pour les activités parascolaires?
Selon un sondage réalisé en 2018 par Ipsos (en anglais), 32 % des parents canadiens s’endettent pour payer les activités parascolaires de leurs enfants. Ils y consacrent en moyenne 1 160 $ par année scolaire.
Certaines de ces activités sont pourtant offertes gratuitement par les écoles. Or, un rapport récent de People for Education a révélé qu’en Ontario, ce sont les habitants des quartiers les plus aisés qui sont plus susceptibles d’y avoir accès (autrement dit, les personnes qui ont le plus besoin des activités gratuites y ont le moins accès).
Mes enfants me demandent souvent d’essayer une nouvelle activité – karaté, parkour, soccer, etc. Ils veulent faire des découvertes, et cela m’enchante, mais je ne peux m’empêcher de grimacer à l’idée de consacrer tant d’argent (et de temps) à plusieurs sports et activités.
Je connais également les avantages des sports organisés. C’est pourquoi nous tentons d’inscrire chaque enfant à au moins une activité parascolaire par saison. Je m’en suis déjà voulu de ne pas en faire plus, mais il semblerait que je ne devrais pas.
« Les activités parascolaires sont bénéfiques pour les enfants, mais tout excès peut leur causer beaucoup de stress », a expliqué la Dre Shimi Kang, une psychiatre de Vancouver spécialiste des enfants et des adolescents, à Parents Canada (en anglais).
Grosso modo, les activités parascolaires sont une belle occasion d’être actifs et d’essayer quelque chose de nouveau, mais nous n’avons pas besoin de surcharger l’horaire de notre enfant et le nôtre (ni de nous endetter).
Des familles nous expliquent quelles activités elles privilégient et comment elles s’adaptent aux contraintes de budget et d’horaire.
Affecter aux activités parascolaires le coût du service de garde quand l’enfant commence l’école
Un parent qui préfère rester anonyme consacre environ 4 000 $ par année pour inscrire ses deux enfants aux louveteaux, et à des cours de théâtre et d’escrime. Il aimerait maintenant à ajouter à cela des cours de musique, ce qui représente 5 200 $ de plus par année.
« Je justifie cette dépense en me disant qu’à une certaine époque, nous dépensions 24 000 $ pour des services de garde. La moitié de cette somme est maintenant consacrée aux activités. Une autre part sert aux diverses dépenses pour les enfants. La dernière est versée dans un fonds d’épargne pour leurs études. »
Dépenser moins et respecter ses moyens
D’autres parents consacrent seulement une petite part de leurs revenus aux activités parascolaires; ils considèrent que la dépense est parfois exagérée.
« Mon enfant a participé à une fanfare cette année, c’était sa première activité du genre, explique un parent. Ça a coûté 30 $. Je nous achète aussi un laissez-passer familial nous permettant de profiter à loisir de la piscine l’été. Il coûte environ 250 $. Nous avons donc dépensé moins de 300 $ cette année. »
Rebecca, qui a un enfant, est elle aussi partisane de la modération.
« Le sport récréatif nous coûte 80 $ par saison. Le théâtre coûte environ 50 $ par spectacle. » Le baseball offert à l’école secondaire locale dépasse toutefois sa limite : le programme coûte 500 $ par saison. « Ça me semble exagéré. Je ne vais pas m’endetter pour des activités parascolaires. Je ne vais pas non plus passer la moitié de mes fins de semaine sur la route pour les matchs à l’étranger. »
Hannah, qui a deux enfants, consacre au total environ 3 000 $ par année pour leurs cours, notamment de soccer et d’espagnol. « Leur horaire n’est pas particulièrement surchargé, et nous avons les moyens d’assumer ce coût. »
Payer pour les incontournables (et ne pas surcharger les horaires)
« Nous investirons toujours dans des cours de natation, parce qu’ils peuvent sauver des vies, explique un parent. Pour le reste, jusqu’à présent, seul notre aîné a fait quelques activités récréatives. Nous avons des amis qui ont des enfants plus vieux et qui sont occupés toutes les fins de semaine et la plupart des soirs de semaine, et ce, presque toute l’année. C’est beaucoup trop stressant pour moi. »
Privilégier les options gratuites ou économiques (comme les clubs scolaires ou les cours donnés par la ville)
« Mes enfants font quelques activités, mais pas une tonne, raconte un parent. Certaines sont gratuites ou offertes par l’école (club d’échec et club de contes). Les cours de patinage sur glace de la ville nous coûtent environ 150 $ par enfant. Notre plus jeune suit des cours de planche à roulettes. Il y en a généralement deux par mois, qui coûtent chacun 30 $. »
Investir dans la santé mentale et physique de la famille
Emilia, qui attend son cinquième enfant, trouve que les activités parascolaires facilitent la gestion des multiples diagnostics de TDAH de sa famille. « Mes enfants veulent bouger. Mes deux plus vieux sont inscrits à un club de soccer, ce qui coûte plus de 2 000 $ par enfant. Ajoutons à cette somme le coût des chaussures à crampons, de l’équipement d’entraînement, des séances supplémentaires et des camps d’entraînement, ainsi que de l’essence et de la nourriture pour les matchs, qui sont toujours à environ une heure de route. »
Appuyer la passion des enfants, peu importe le coût
Elizabeth, qui a trois enfants pratiquant le soccer de compétition, dit que c’est cher, mais que ça vaut le coût. « Ils adorent leur sport et s’y dévouent entièrement, mais nous consacrons des milliers de dollars juste aux cours. »
Un autre parent d’un enfant de 13 ans qui pratique le soccer de compétition dans une équipe de calibre or souvent sur la route, dit qu’il paie ce prix pour réaliser les rêves de son enfant. « Les uniformes coûtent 300 $, et c’est sans compter les chaussures à crampons, les protège-tibias, etc. Les frais d’inscription au club sont de 2 095 $. Le club l’hiver coûte 130 $, et il faut ajouter à cela les camps de soccer l’été en Floride (le camp coûte 210 $, mais avec l’hôtel, le coût avoisine les 1 000 $). »
Établir des priorités (et accepter l’aide des grands-parents)
Kate, dont les cinq enfants ont entre trois et douze ans, dit qu’il est difficile de trouver une activité qui les interpelle tous. « La natation est une priorité parce qu’elle peut sauver des vies. Depuis quelques années, les grands-parents appuient généreusement la pratique de cette activité (soit des cours d’environ deux semaines chaque été). »
Ses enfants participent aussi à des ligues, et à des cours de ski et de volleyball, mais l’horaire et les finances de la famille passent en premier, si bien qu’aucun excès n’est permis.
« Je ne suis vraiment pas prête à m’endetter pour des activités parascolaires, explique Kate. Et nous n’hésitons pas à prendre plusieurs pauses par année parce que les activités des enfants ne doivent pas compliquer le quotidien de notre grosse famille. Je crois aussi que les enfants ont besoin de temps libre non structuré de temps à autre. »
Réaffecter le budget restaurant et voyage
Lucy, mère de trois enfants établie au Royaume-Uni, finance les activités parascolaires en réaffectant le budget réservé à d’autres activités, comme les restaurants et les vacances, pour éviter de s’endetter. « J’essaie de trouver un équilibre. »
Son premier enfant joue soccer, son deuxième pratique la guitare et son dernier fait du ballet. Toute la famille est également abonnée au National Trust (ce qui lui donne accès à des sites historiques et à des réserves naturelles) et à English Heritage; ces coûts sont inscrits dans son budget. Au Canada, des organismes similaires sont disponibles pour les familles, tels que les cartes de découverte de Parcs Canada.
Et vous, comment financez-vous les activités parascolaires de vos enfants? Dites-le-nous dans les commentaires.