À tous les papas : les journées difficiles, rappelez-vous les beaux moments
Soyons honnêtes. Ce n’est pas toujours facile d’être papa.
Je ne suis certainement pas le seul père qui se fâche certains jours lorsque ses enfants refusent de l’écouter.
Il y a aussi ces jours où j’ai trop de choses en tête et où je n’arrive pas à rassembler la patience nécessaire pour accorder à mes enfants l’attention qu’ils sollicitent avec insistance après avoir détruit par mégarde leur construction de Lego.
Cela vous est peut-être aussi déjà arrivé.
Ma fille de 10 ans, Sadie avait décidé qu’elle voulait devenir lanceuse. Elle s’était entraînée pendant tout le printemps, avait été sélectionnée pour faire partie d’une équipe de balle rapide de niveau avancé pour son groupe d’âge et avait été choisie pour devenir l’une des lanceuses de l’équipe.
Lors de son premier grand tournoi, quand ça a été son tour de commencer la partie, Sadia a fait quelques lancers maladroits et deux joueuses se sont retrouvées sur la trajectoire de ses balles.
Je ne sais pas si vous avez déjà vu un match de balle rapide, mais même à cet âge, les lanceurs arrivent à déployer une force redoutable avec leurs lancers en moulinet. Cela fait très mal de recevoir une balle.
Les frappeuses touchées par les balles de Sadie se sont toutes deux effondrées de douleur. Ma fille était mortifiée.
Ce soir-là, Sadie m’a dit qu’elle voulait prendre une pause de la balle rapide. Ce qu’elle voulait dire, en fait, c’était qu’elle ne voulait plus lancer. Plus jamais.
Cette fois-là, je n’ai vraiment pas trouvé mon rôle de père facile. J’avais mal pour Sadie, car je savais qu’elle avait du chagrin. Elle s’en voulait pour deux raisons : d’abord parce qu’elle avait fait mal aux deux joueuses, mais surtout parce qu’elle leur avait fait mal en ayant mal lancé.
Les choses ont été pires le deuxième jour du tournoi, lorsque Sadie a appris qu’elle ne lancerait pas. Je savais que c’était parce que ce n’était pas à son tour et je lui ai expliqué le système de rotation. Elle a fait mine de comprendre, mais au fond d’elle-même, elle était convaincue que c’était parce qu’elle n’était pas assez bonne.
J’ai expliqué à ma fille qu’elle devait jouer à la position prévue par son équipe et c’est ce qu’elle a fait. Ses coéquipières et elle ont terminé le tournoi au deuxième rang.
En route vers la maison, nous avons parlé de ce que c’était que d’être lanceur, d’avoir le regard des autres sur soi en tout temps, de vivre une pression constante et d’avoir le sort d’une équipe entière sur les épaules.
J’ai rappelé à Sadie à quel point il était important de s’entraîner et le jour suivant, je lui ai offert d’attraper ses balles. Le lundi, nous sommes allés dans la cour de l’école. Nous avons fait un échauffement, elle a lancé quelques balles puis nous avons joué un peu sur le terrain de jeu.
Au match du mardi, c’était au tour de Sadie de lancer. Elle a marché jusqu’au monticule, pris une profonde respiration et retiré les deux premières frappeuses.
Ce n’est certes pas toujours facile d’être papa, mais souvent, c’est la plus belle chose au monde.