A girl swings her bat during a baseball game.

Les blessures sportives chez les jeunes : un guide des essentiels pour les parents

« Maman, j’ai une douleur au genou », m’a lancé mon fils alors que je le reconduisais à la maison après son entraînement. 

« Une douleur? lui ai-je demandé. Depuis quand? À quel point ça fait mal? Où? Veux-tu que je te prenne un rendez-vous en physiothérapie? » 

« Ça fait juste depuis hier. Je vais voir comment ça se passe demain à l’entraînement. »

Je l’ai dévisagé un brin avant d’opiner de la tête. Mon fils a 16 ans, et il sait comment ça se passe : chez nous, on ne prend pas les blessures sportives à la légère. Il n’est pas question « d’endurer la douleur » ou « d’attendre pour voir » si elle s’améliore. Nous savons par expérience qu’en faisant fi des blessures, on peut se nuire énormément, à court et à long terme. 

J’espère pouvoir vous épargner, à vous et à vos enfants, des moments douloureux (c’est le cas de le dire) en vous faisant part de ce que j’ai appris sur les blessures sportives depuis les 16 dernières années avec mes cinq enfants. Dans ce billet, je vous présente les sources et les formes les plus courantes de blessures sportives chez les jeunes, ainsi que des conseils pour éviter à vos enfants de les subir.

Blessures sportives les plus courantes

Dès que les enfants font du sport, il y a un risque de blessure. Heureusement, elles sont généralement mineures et guérissent bien vite : écorchures au genou ou ecchymoses, par exemple. Par contre, elles peuvent parfois être plus graves. Les blessures sportives sont regroupées en deux grandes catégories : traumatiques ou chroniques (blessures d’usure). Les blessures traumatiques se produisent d’un coup (fractures, entorses, etc.). Les blessures chroniques se développent au fil du temps (périostites, fractures de stress, etc.). Toutes deux peuvent être sévères. 

Voici une liste en vrac des blessures sportives les plus courantes chez les enfants :

  • Fractures
  • Blessures à la tête et au cou (commotions cérébrales, traumatismes crâniens légers, coup de fouet cervical)
  • Entorses à la cheville
  • Blessures au poignet (chutes avec un bras tendu)
  • Blessures au coude et à l’épaule (blessures d’usure liées à la pratique du baseball; luxation du coude)
  • Périostites
  • Blessures au genou (déchirures du ligament croisé antérieur, blessures au ménisque) 
  • Blessures au dos

Remarque sur les commotions cérébrales (traumatismes crâniens légers) : Les enfants qui jouent à des sports d’équipe comme le football, le rugby, le soccer, le hockey, le baseball et le basketball sont à risque de se faire frapper ou d’entrer en collision les uns avec les autres. Les impacts ont des répercussions importantes, mais parfois invisibles. On ne doit pas prendre les commotions cérébrales (ou traumatismes crâniens légers) à la légère. La plupart des enfants s’en remettent, mais pour d’autres, les effets secondaires se prolongent. Selon l’Enquête canadienne sur la santé des enfants et des jeunes de 2019 (en anglais), les blessures à la tête et les commotions cérébrales sont les types de blessures les plus courantes, avec le sport comme cause principale. En tant que parent, on doit absolument s’informer sur les commotions cérébrales et en connaître les signes. L’organisme Parachute offre beaucoup d’information sur le sujet, notamment sur les signes et symptômes à surveiller.

A boy dribbles a basketball between pylons at basketball practice in a gym. His coach stands behind him.

Pourquoi les enfants se blessent-ils lors d’activités sportives?

According to Statistics Canada, two–thirds (66%) of injuries among young people (aged 12 to 19) were related to sports, which is twice as high as working-age adults (29%). Why do kids get so many sports injuries? For one, kids play a lot of sports! A recent report found that 67% of children and youth (ages three to 17) participate in a sport, and that’s great. When kids play sports, they’re learning how to move their bodies in fun and challenging ways while developing coordination, balance, and muscle strength. We sometimes forget, however, that childhood is a time of growth and development, making kids more at risk for sports injuries. 

Les os

Les os : parlons-en. Selon une étude canadienne, les fractures sont parmi les blessures sportives les plus fréquentes au pays. Chez les enfants, les longs os ont des plaques épiphysaires pour la croissance, Ces plaques sont faites de cartilage, dont la consistance plus molle favorise les blessures comparativement aux os standards. On voit aussi d’autres problèmes connexes aux os : lors de grosses poussées de croissance, particulièrement à la puberté, les muscles et les ligaments peinent à suivre le rythme, ce qui augmente le risque de blessures chez les jeunes. C’est exactement ce qui est arrivé à mon fils lorsqu’il a eu mal au genou. Il venait d’avoir une énorme poussée de croissance, et la stabilisation de ses muscles et ligaments n’était pas optimale.

Le cerveau

D’un point de vue physiologique, la tête et le cerveau des jeunes se transforment énormément jusqu’à l’âge adulte. Leurs têtes sont grandes par rapport à leurs corps, leurs crânes ne sont pas très épais et les muscles de leur cou ne sont pas pleinement développés. Le cerveau est aussi en pleine phase d’apprentissage; de nouveaux chemins sont créés, des mouvements complexes sont assimilés et on apprend à évaluer des situations… Tout pour augmenter le risque de blessures sportives chez les enfants. Les plus jeunes seront plus à risque de tomber et d’avoir des accidents, tandis que les plus vieux, en particulier ceux qui jouent à des sports de contact, sont plus à risque de subir des traumatismes crâniens. 

Les facteurs externes

La croissance augmente le risque de blessures sportives chez les enfants, mais des facteurs externes y contribuent également. La tendance à une spécialisation sportive précoce amène les jeunes à se centrer sur un type de mouvement en particulier, ce qui les rend plus susceptibles de contracter des blessures de surentraînement. Ce genre de blessure survient lorsque les os, les ligaments et les muscles en pleine croissance des jeunes s’usent à force d’être utilisés. D’autres facteurs externes peuvent aussi augmenter le risque de blessures : de mauvais échauffements, des lacunes techniques et un équipement mal ajusté.

Aider à prévenir les blessures sportives chez les jeunes

Le sport a plein d’avantages et encourage les jeunes à bouger toute leur vie! On ne pourra jamais éliminer les blessures, mais on peut aider les enfants à faire du sport dans le plaisir tout en réduisant les risques. 

Éduquez vos enfants sur les blessures sportives

Chez nous, on aborde souvent le sujet des blessures sportives, d’autant plus que maintenant, mes ados se spécialisent. Lorsque je reconduis mes enfants à la maison après un entraînement, je fais le point avec eux. C’est crucial, parce que c’est à l’entraînement que la plupart des blessures se produisent. Je leur demande généralement : « Comment ça a été? Qu’est-ce que vous avez travaillé? Comment te sens-tu physiquement? Et émotionnellement? » Ce type de questions apprend aux jeunes à s’écouter, et à mieux et vite reconnaître les signes avant-coureurs quand chose cloche.

Sensibilisez le personnel entraîneur

Lorsqu’elle avait environ 10 ans, ma fille a développé des périostites en dansant. J’étais étonnée de constater que la personne qui l’entraînait ne connaissait pas cette blessure, pourtant courante en danse (ce qui n’est pas bon signe!). Depuis, je parle ouvertement de blessures sportives avec le personnel entraîneur de mes enfants. Je leur demande généralement : « Que faites-vous pour prévenir les blessures chez les jeunes athlètes? Quelle est votre formation en gestion des blessures accidentelles? Quelles sont les blessures chroniques potentielles associées à ce sport? » Ainsi, le dialogue sur la prévention et la gestion des blessures est ouvert entre parents, personnel entraîneur et enfants.

A girl runs around pylons at a sports practice. Her teammates wait in a line behind her, while their coach holds a whistle.

Retardez la spécialisation sportive

La pratique intense et précoce d’un seul sport augmente le risque de blessures d’usure chez les enfants. C’est pourquoi les spécialistes recommandent généralement une approche multisports, pour donner aux jeunes enfants les bases complètes du mouvement. Pour des conseils précis, consultez la page 25 du document PDF Le sport c’est pour la vie, qui recommande de s’assurer d’abord et avant tout que les enfants de six à neuf ans s’amusent grâce au sport, par des activités qui développent les piliers de la littératie physique (l’agilité, l’équilibre, la coordination et la vitesse) – la course, les sauts, les lancers, la nage, etc. – le tout en pensant toujours au PLAISIR! Si toutefois votre enfant tient à se spécialiser, voici quelques principes pour prévenir les blessures.

Jouez (souvent!) dehors

Les activités non structurées à l’extérieur (en anglais) permettent aux jeunes d’exercer de nombreux types de mouvements et de prévenir les blessures chroniques. Fait intéressant, on ne voit pas ces blessures chez les enfants qui jouent souvent dehors, parce que le jeu extérieur leur permet de bouger de différentes façons. Il offre d’ailleurs une foule d’autres avantages pour les jeunes. Il contribue notamment à la santé du cerveau, à la gestion des émotions et à la réussite scolaire. 

Hydratation, saine alimentation et repos : une priorité

Les trois piliers de la prévention des blessures sportives chez les enfants sont l’hydratation, une saine alimentation et un sommeil de qualité (en anglais). Il faut aussi prendre des pauses. Les enfants devraient éviter le sport deux jours par semaine, et, dans le cas de sports de compétition exigeants, prendre de longues pauses (entre un et trois mois). Ça ne veut pas dire de rester sédentaire à ne rien faire. Les jeunes peuvent bouger, mais devraient éviter les mouvements répétitifs intenses. C’est ce qui préviendra l’épuisement et les blessures chroniques. 

Échauffement, équipement et qualité du mouvement

Il est important de s’échauffer avant les entraînements et les épreuves sportives pour prévenir les blessures. Il faut aussi utiliser un équipement approprié et à sa taille. Souvent, quand l’équipement est d’occasion ou qu’il passe des plus vieux aux plus jeunes de la famille, il n’est pas adapté. Vérifiez que tout est en ordre en demandant l’avis du personnel entraîneur. Pour éviter les blessures, votre enfant doit aussi avoir une bonne technique. Comme parent, apprenez à voir les signes de fatigue, souvent synonyme de relâchement de la technique.

Soutenez vos enfants en cas de blessure

Lors de blessure, passez immédiatement à l’action. S’il s’agit d’une blessure grave, retirez tout de suite votre enfant de l’activité et consultez. N’ignorez pas non plus les signes avant-coureurs des blessures d’usure. Sans intervention, une petite douleur persistante peut devenir problématique. Consultez en physiothérapie ou en médecine de famille pour faire évaluer l’état de votre enfant et vous faire conseiller sur les options de traitement. Prenez le taureau par les cornes! N’oubliez pas non plus les difficultés psychologiques que peuvent ressentir les jeunes en lien avec leurs blessures sportives, ce qui peut être d’autant plus éprouvant pour les plus vieux, qui s’identifient à leur sport. En accompagnant vos enfants dans leur rétablissement autant du côté physique que psychologique, vous les aiderez à revenir à la pratique sportive en santé et plus solides qu’auparavant. 

Le sport a plein d’avantages pour les jeunes : il les encourage à bouger, leur fait développer leurs habiletés motrices, renforce leur estime de soi, etc. Mais il peut aussi causer des blessures. La plupart d’entre elles sont mineures, heureusement; toutefois, on n’est jamais à l’abri d’une blessure importante. En anticipant les choses, on évite la plupart des blessures et on permet aux enfants de faire du sport pour le reste de leur vie!


Pour en savoir plus sur le sport à l’enfance :

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