Prendre des risques sur le terrain de jeux
Je ne suis pas un parent poule, mais je ne suis pas la maman la plus permissive non plus. Ça m’a peut-être pris du temps à réaliser que nos enfants ont dépassé le stade du bambin, qu’ils n’ont plus besoin d’être autant maternés et leur sécurité assurée.
Pour ma défense, au moins un de nos enfants a tendance à être très prudent, il n’est donc pas inhabituel qu’elle désire ma présence à ses côtés lorsqu’elle essaye quelque chose de nouveau au parc. (Non pas que cela arrive souvent, car elle est plutôt du genre à se balancer, faire des châteaux de sable et pour être honnête, ça me convient tout à fait.)
Notre fils est le grimpeur et je ne me tiens généralement pas trop loin, non pour materner, mais définitivement pour être prête à passer à l’action.
Alors je lis un peu penaude l’article d’Actif pour la vie du mois dernier sur les risques à prendre au terrain de jeux. Ce qui est vraiment venu me chercher, ce sont les études indiquant que les enfants qui ne prennent pas de risques sur le terrain de jeu sont plus susceptibles d’avoir des problèmes de santé, devenir peureux et même développer une maladie mentale.
Gardant cet article à l’esprit, je décidais que la prochaine fois que nous irions au parc, je ferais un effort délibéré pour les laisser tranquilles. Je les ai donc balancés, leur ai montré une petite fille qui avait l’air d’avoir le même âge que ma fille et me suis dirigée vers un banc inoccupé.
Alors, une chose incroyable est arrivée. Sans que je m’en rende compte, ma fille a essayé et a réussi à grimper sur le mur d’escalade qui fait partie du module pour les plus grands avec mon fils la guidant d’au-dessus. Je ne l’ai même pas vu faire parce que le banc était de l’autre côté. Au début, je n’ai vu que le haut de sa tête, puis de grands yeux grands ouverts, puis le sourire le plus niais, fier, aux dents écartées que j’ai jamais vus. Lorsqu’elle est redescendue, elle a sauté de joie et a dit : « Maman! J’ai réussi! Je suis tellement fière de moi! »
Elle a conquis le mur d’escalade plusieurs autres fois, puis pleine de confiance, est partie vers son terrain de jeux pour affronter son Goliath : la cage à singes. Elle s’est pendue à la première barre puis a amené son autre bras vers la seconde barre. Ça semble être un petit truc de rien du tout, mais pour elle c’était un énorme pas en avant : quelque chose qu’elle ne voulait même pas essayer avant, certaine qu’elle n’y arriverait pas.
Quelle coïncidence qu’elle se soit lancé un défi, juste le jour où j’ai décidé de ne pas m’immiscer?
Depuis que je suis impliquée avec Actif pour la Vie, il y a eu divers changements au sein de notre famille. Les enfants sont plus confiants et aventureux, plus ouverts à de nouvelles activités et toujours partants pour essayer des choses qui leur auraient semblé intimidantes il y a quelques mois ou quelques semaines.
Ce qui est vraiment bien c’est que oui, je vois des changements, mais en même temps, je les vois s’affirmer. La crainte et la précaution étant remplacées par la spontanéité et le courage.
Comme un sage ami m’a dit l’autre jour, nous projetons souvent involontairement des limites aux projets de nos enfants. Pour nous, perdre les limites leur a permis de décider par eux-mêmes qui ils veulent être et ce qu’ils veulent faire. Et en tant que leur mère, il n’y a rien d’autre chose que je veuille plus pour eux. À présent, tout ce que j’ai à faire c’est m’ôter de leur chemin.