A tween boy wearing a backwards ball cap holds up a basketball and smiles.

Qui doit s’assurer que mon enfant développe une bonne littératie physique?

 « Maman, je veux pratiquer un sport d’équipe », m’a récemment confié mon garçon de 12 ans. Jusqu’ici, il avait pratiqué diverses activités, sans jamais montrer d’intérêt pour les sports d’équipe.

« Je veux jouer au soccer, a-t-il poursuivi. Ça semble amusant et je veux pratiquer un sport avec d’autres. »

J’ai hoché la tête, en digérant sa demande. 

« Mais, penses-tu que je pourrais jouer?, a-t-il ajouté. J’ai 12 ans et je n’ai jamais joué au soccer, je veux dire à du vrai soccer. » Je sentais son enthousiasme céder à l’incertitude.

« Pourquoi pas, lui ai-je répondu. Tu sais courir et botter un ballon. Tu devras apprendre les règles et certaines techniques, mais tu as déjà de bonnes habiletés motrices. »

Il a hoché la tête en souriant. Plus tard ce jour-là, je l’ai inscrit à un camp estival de cinq demi-journées, à proximité, ouvert à tous. Il avait très hâte.

La nuit avant le camp, il était fébrile. Il a inspecté son équipement trois fois, et m’a demandé s’il allait être le seul débutant. J’ai fait de mon mieux pour le rassurer; j’étais moi-même un peu inquiète. Mais mes encouragements de la première heure ont porté fruit. Au deuxième jour du camp, l’entraîneur lui a demandé s’il avait déjà joué au soccer. Quand mon fils lui a répondu que non, l’entraîneur lui a suggéré de jouer dans une équipe. De la musique aux oreilles de mon fils!  

Mon fils n’est pas un athlète surdoué, mais au fil des ans, plusieurs personnes l’ont aidé à développer ses habiletés motrices fondamentales; en d’autres mots, sa littératie physique. Si vous vous demandez qui sont au juste ces personnes, et laquelle a eu le plus d’influence sur cet apprentissage, poursuivez votre lecture.

Dans cet article, je vais m’intéresser aux personnes qui ont le plus d’impact sur la littératie physique de nos enfants et répondre à cette question importante : qui doit s’assurer que mon enfant développe une bonne littératie physique?

La littératie physique : un aperçu 

Tout d’abord, qu’entend-on par « littératie »? Ce mot nous évoque la lecture et l’écriture, compétences essentielles que nous développons dès la prime enfance et dont la maîtrise requiert de nombreuses années d’entraînement. 

La littératie physique, c’est la « lecture et l’écriture » du mouvement. Autrement dit, la littératie physique « englobe les habiletés, la confiance et l’envie de bouger qui mettent un enfant en mouvement pour la vie ». Un peu comme lire et écrire, la littératie physique se développe dès le plus jeune âge et nécessite plusieurs années d’entraînement. Plus important encore, la littératie physique, tout comme la lecture et l’écriture, est essentielle au développement sain de l’enfant. Vous avez bien lu : il est tout aussi important pour les enfants d’apprendre à bouger que d’apprendre à lire et à écrire. Lorsque les enfants ont une bonne littératie physique, ils sont plus heureux et en meilleure santé. Et ils réussissent même mieux à l’école.

A mother runs after her smiling young son as they play together on a sunny day.

Qui est responsable de la littératie physique de mon enfant?

Revenons à la littératie. Le personnel enseignant joue un rôle de premier plan dans la transmission du savoir durant le parcours scolaire. Au Canada, les écoles primaires consacrent un minimum de 100 à 120 minutes par jour à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. En dehors de l’école, toutefois, ou à l’âge préscolaire, les parents jouent un rôle clé dans le développement de la littératie chez l’enfant. Voilà pourquoi des organismes comme l’Agence de la santé publique du Canada encouragent les parents à lire à leurs enfants des livres illustrés dès le plus jeune âge. D’autres personnes contribuent au développement de la littératie des enfants, que ce soit à la garderie, à la maternelle, dans la famille élargie, à la bibliothèque; sans oublier les auteurs et autrices. 

Et la littératie physique? Selon EPS Canada, les écoles primaires d’une province à l’autre doivent prévoir un minimum de 20 à 30 minutes d’éducation physique par jour, ou de 120 à 150 minutes par semaine. Sachant qu’on recommande un minimum de 60 minutes par jour d’activité physique d’intensité moyenne à élevée, il se peut donc que selon l’école, l’enseignant et le type de récréation, certains enfants ne bougent pas assez. Bien qu’on s’efforce de faire bouger les enfants à l’école, ils passent encore trop de temps assis. Ça signifie que les parents ne devraient pas confier entièrement le développement de la littératie physique de leurs enfants à l’école. Comme pour la lecture, les parents jouent un rôle clé dans le développement de la littératie physique et des habiletés de mouvement de leur enfant, surtout durant les premières années. 

Et comme pour la lecture, d’autres personnes contribuent au développement de la littératie physique chez l’enfant. Selon l’organisme canadien Le sport c’est pour la vie : « Le développement du savoir-faire physique chez les enfants requiert les efforts conjoints des parents et tuteurs, du personnel des garderies et des écoles, des responsables de loisirs communautaires et de tous ceux et celles qui jouent un rôle dans le système sportif canadien. Et tout le monde doit faire sa part [sic] pour que les efforts soient couronnés de succès. » Mon fils de 12 ans a bénéficié de l’aide de diverses personnes : enseignants, entraîneurs, animateurs communautaires, grands-parents, oncles, tantes et amis. Un beau travail d’équipe! 

Or Le sport c’est pour la vie va plus loin : « En bout de ligne [sic], le développement du savoir-faire physique chez les enfants incombe aux parents et tuteurs. De la même façon qu’ils veillent à ce que les enfants soient placés dans des situations d’apprentissage qui leur permettent d’apprendre à lire, à écrire et à compter, les parents et tuteurs doivent veiller à ce que les enfants dont ils ont la charge développent leur savoir-faire physique. »

Alors, qui doit s’assurer que l’enfant développe une bonne littératie physique? Ses parents et gardiens. En lisant ces lignes, vous hochez peut-être la tête en signe d’approbation, ou peut-être avez-vous l’impression, en tant que parent ou gardien, d’être dépassé(e), ou d’avoir échoué… je vous comprends. Élever des enfants est tout sauf facile, et c’est une immense responsabilité, mais c’est aussi extraordinaire et enrichissant, surtout quand on les accompagne dans leur développement, qu’on bouge avec eux et leur montre ce que signifie mener une vie saine.

Si vous cherchez la meilleure recette de littératie physique, je vous suggère les ressources suivantes : 

Partie 1 : Une recette infaillible pour élever des enfants qui adorent être actifs

Partie 2 : Enfants actifs : une recette pour insuffler durablement l’envie de bouger

Partie 3 : La littératie physique : une recette simple pour inciter vos enfants à bouger davantage

A father and his school-age daughter ride bikes together on a cool day. Both are bundled up and wearing helmets.

Soyez un modèle et défendez la littératie physique! 

Nos enfants nous observent et adoptent nos comportements, qu’ils soient bons ou mauvais. Quand nous intégrons le mouvement et le jeu dans notre vie, nos enfants font de même. Étant maman de cinq enfants, des bambins, des pré-ados et des ados, je le vis directement. Lorsque je suis un modèle d’activité physique et que je pratique mes habiletés de mouvement, mes enfants suivent mon exemple (oui, même mes ados!). Parfois, nous bougeons ensemble, nous nous promenons en famille, nous faisons de la randonnée ou du vélo, mais d’autres fois, mes enfants trouvent leur propre activité.

Quand mes enfants ne sont pas avec moi, je mets toujours un point fort à défendre leurs intérêts et leur bien-être. Que ce soit en veillant à ce qu’ils bougent à l’école, en participant à des programmes sportifs ou à d’autres activités amusantes, je m’assure de les préparer à développer leur littératie physique. Et comment faire? Je pose des questions!

EPS Canada [PDF] encourage les parents à « veiller à ce que l’éducation physique fasse partie intégrante de l’expérience de [leur] enfant » en posant les questions suivantes :

  • Le programme scolaire prévoit-il suffisamment de temps pour l’éducation physique?
  • L’enseignant qui dispense le programme est-il qualifié et enthousiaste?
  • L’école applique-t-elle pleinement le programme d’éducation physique?
  • Est-ce que j’aide mon ou mes enfants à pratiquer une grande variété d’activités physiques stimulantes et amusantes?
  • Est-ce que je veille à ce que mon/mes enfant(s) bénéficie(nt) de jeux actifs non structurés avec la famille et les amis?

Sport pour la vie propose également une trousse de lobbying pour les parents [PDF] (pages 31 à 34) qui aide les parents à poser les bonnes questions pour s’assurer que leurs enfants bénéficient de programmes d’activité physique de qualité dans les établissements préscolaires, les écoles, les organismes de loisirs communautaires et les organisations sportives. Consultez ces excellentes ressources. 

N’oubliez pas de vous amuser!

Revenons à l’alphabétisation : il est beaucoup plus facile d’apprendre à lire et à écrire lorsque l’on s’amuse et que c’est intéressant. C’est la même chose pour la littératie physique et l’adoption d’un mode de vie actif : apprenez, essayez de nouvelles choses et, surtout, amusez-vous!


En savoir plus sur la littératie physique :

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