
Comment gérer un mauvais entraîneur comme parent : 6 conseils pour une communication efficace
Cet article est écrit de mon point de vue à la fois de parent et d’entraîneur non parent de plusieurs sports — principalement le hockey — à propos d’une question récurrente que les parents se posent. Les parents se demandent souvent comment aborder une inquiétude au sujet de l’entraîneur de leur enfant qui pratique un sport pour les jeunes.
L’une des préoccupations les plus courantes concerne les entraîneurs qui crient constamment après leurs jeunes athlètes (ou les officiels) pendant le match. Il existe des exceptions, mais cela semble se produire le plus souvent entre les âges de U12 et U18. Plus les enfants sont âgés, plus l’entraîneur devient intense.
Voici mes réflexions et mes suggestions concrètes sur comment les parents peuvent agir avec tact et sensibilité pour éviter de créer d’autres problèmes pour les joueurs ou aggraver inutilement la situation. Mon intention dans cet article est de fournir une approche adaptable à une variété de problèmes et de situations.
1. Comprendre le contexte
- Évaluer le comportement : Certains entraîneurs utilisent des styles différents et certains peuvent se laisser emporter par leurs émotions. Déterminez si l’entraîneur émet une critique constructive (par exemple, pour motiver ou instruire) ou s’il franchit la ligne qui mène à un comportement abusif, humiliant ou inapproprié. Cet article (en anglais) donne aux parents quelques conseils sur la façon de reconnaître la violence verbale dans les sports de jeunes.
Tous les entraîneurs de hockey doivent suivre le cours Respect et sport pour leaders d’activités tous les trois ans, tout comme les parents, et ces informations fondamentales sur le respect peuvent servir de guide commun. (Sur inscription, de nombreuses ressources téléchargeables sont disponibles sur le site.) Les meilleurs entraîneurs offrent des encouragements pendant les matchs, posent des questions et facilitent le retour d’information avant et après le match.
- Parlez à votre enfant : Demandez à votre enfant ce qu’il pense du comportement de l’entraîneur. Certains enfants ne seront pas dérangés, ou préféreront un style d’entraînement sévère, tandis que d’autres se sentiront contrariés ou démoralisés. Le parcours de votre enfant dans le sport impliquera probablement différents entraîneurs, chacun avec son propre style, tout comme son parcours dans le système scolaire, avec des personnalités et des approches pédagogiques différentes. Cette diversité permettra à votre enfant d’avoir une perspective large et ainsi de déterminer ses préférences.

2. Aborder la situation
- Restez calme et objectif : Évitez de réagir avec émotion ou de confronter l’entraîneur devant l’équipe, car cela pourrait gêner votre enfant et faire monter la tension. La plupart des gens ont entendu parler de la « règle des 24 heures », qui veut que l’on attende que les émotions s’apaisent avant de prendre la décision de passer à l’étape suivante. Vous pouvez décider de noter vos observations et les dates de l’incident. Restez concentré sur les faits et les sentiments de votre enfant.
- Observez davantage de séances : Assistez à davantage de matchs (et d’entraînements) pour observer directement le comportement de l’entraîneur, au fil du temps, afin de vous aider à mieux comprendre si ses actions sont inappropriées ou si elles font partie de son style. Son comportement était-il isolé (il a peut-être eu une mauvaise journée ou une mauvaise semaine), ou voyez-vous des tendances récurrentes? Y a-t-il des différences notables entre les matchs et les entraînements, ou le comportement est-il constant dans les deux situations? N’oubliez pas que le « style » d’un entraîneur n’est pas une excuse pour un mauvais comportement.
Je me souviens d’avoir écouté John O’Sullivan, du projet « Changing the Game » (en anglais), et il a dit quelque chose du genre :
Le bénévolat n’est pas une excuse pour un manque de professionnalisme. En tant qu’entraîneurs, nous ne sommes peut-être pas confrontés chaque jour à des situations qui mettent notre vie en danger, mais n’oublions jamais que notre influence est puissante et qu’elle n’est jamais neutre ».
-John O’Sullivan
3. Communiquer avec l’entraîneur
- Demander une réunion privée : Dans le hockey mineur, le parent ne devrait pas approcher l’entraîneur en public, en particulier juste après un match ou un entraînement, lorsque les émotions sont fortes. Pensez à la règle des 24 heures. En fait, le parent ne devrait pas confronter l’entraîneur. Il devrait plutôt consulter les règlements ou les attentes de l’association en ce qui concerne l’organigramme des responsabilités en cas de problème avec l’entraîneur. Il est courant de demander aux parents d’attendre 24 heures à partir de l’incident en question jusqu’à ce qu’ils demandent à rencontrer le responsable de l’équipe pour lui faire part de leurs préoccupations.
Certaines associations peuvent exiger que le directeur rencontre l’entraîneur individuellement ou qu’il organise une réunion entre le parent et l’entraîneur. Si une réunion est organisée entre le parent et l’entraîneur, le directeur présentera l’ordre du jour/la procédure aux deux parties, incluant les dates limites et les étapes suivantes, et sera là pour servir de médiateur lors de la réunion. Les deux parties doivent avoir la possibilité de présenter calmement leur point de vue et de répondre aux questions de clarification, puis de prendre le temps de réfléchir à la fin de la réunion, avant de décider de la suite. La décision sera communiquée par l’entraîneur au responsable et transmise au parent dans les meilleurs délais.
- Soyez axé sur la recherche de solutions : Quand vient le moment d’exposer votre problème, utilisez des phrases en « je » (par exemple, « j’ai remarqué… » ou « je crains que… ») pour exprimer votre point de vue sans avoir l’air d’accuser. Soyez respectueux et écoutez. Les solutions ont plus de chances d’être trouvées lorsque les personnes s’en tiennent aux faits et évitent les émotions et les réactions.
- Concentrez-vous sur le bien-être de l’enfant : Expliquez vos préoccupations par rapport à l’impact sur les joueurs, en insistant sur le fait que vous souhaitez le meilleur environnement possible pour que tous les enfants s’épanouissent. Ce n’est pas (et ne devrait pas être) à propos de vous — c’est à propos de votre enfant.
4. Soutenir votre enfant
- Encouragez une communication ouverte : Faites savoir à votre enfant qu’il n’y a pas de mal à partager ses sentiments sur l’entraîneur et le sport. Je crois beaucoup à l’expression « J’adore te voir jouer ». En créant un environnement encourageant, plutôt qu’en critiquant excessivement les décisions ou les capacités de votre enfant, vous favorisez la confiance et l’ouverture entre l’enfant et le parent, et vous maintenez les lignes de communication ouvertes.
- Renforcez la positivité : Rappelez à votre enfant ses progrès et sa valeur au-delà des critiques ou des cris de l’entraîneur. Soulignez les comportements et les actions que votre enfant fait bien et la façon dont il contribue positivement à l’équipe.
- Surveillez les changements : Soyez attentif à tout changement dans le comportement ou l’attitude de votre enfant à l’égard du sport, car cela pourrait indiquer qu’il se sent trop sous pression ou découragé. Commencez par des questions ouvertes, puis passez à des questions plus précises pour obtenir plus de clarté.

5. Quand faut-il passer à l’étape suivante?
- Impliquer d’autres parents : Si d’autres parents partagent vos préoccupations et que le problème ne semble pas concerner uniquement votre enfant, vous pouvez aborder le problème collectivement, car une approche de groupe peut avoir plus de poids. Lorsque vous rencontrez l’entraîneur au sujet d’un problème collectif, désignez une personne pour représenter le problème du groupe afin que la réunion reste une situation directe, ainsi qu’avec le responsable. En se trouvant dans une situation d’infériorité numérique, l’autre personne peut se retrouver sur la défensive, ce qui peut l’inciter à être plus agressive. Dans les deux cas, la situation suscite des émotions et ne permet donc pas de se faire entendre et de trouver des solutions.
- Suivez la procédure du club ou de l’association : Si le comportement est extrême ou ne s’améliore pas après en avoir discuté avec l’entraîneur, examinez l’organigramme pour déterminer l’étape suivante. La plupart des associations qui pratiquent une bonne gouvernance ont mis en place un processus, y compris un membre du conseil d’administration ou un comité responsable des problèmes qui ne peuvent pas être résolus avec le directeur comme médiateur de la réunion. Pour ces environnements qui manquent, pensez à signaler le problème à la prochaine étape de l’échelle de gouvernance (au sein du club ou de l’association), et pour les organisations qui n’ont pas ces options, pensez à contacter le bureau de la ligue ou l’organisme local, provincial ou national de gouvernance, dans l’ordre. Donnez des exemples précis pour appuyer vos préoccupations.
6. Favoriser une perspective équilibrée
- Discutez de la critique constructive : En fonction de l’âge, apprenez à votre enfant à faire la différence entre un coaching dur ou exigeant et un comportement inapproprié, en l’aidant à développer sa résilience tout en comprenant ses limites. Pouvez-vous trouver et utiliser des leçons de vie applicables à cette situation qui transcenderont le sport et aideront votre enfant à se préparer à la « vraie vie » (école, travail, relations, etc.)?
- Envisagez des solutions alternatives : Si la situation ne s’améliore pas ou reste problématique, envisagez d’autres équipes ou d’autres activités où votre enfant pourra jouer et s’épanouir dans un environnement favorable.
En gérant la situation de manière réfléchie, les parents peuvent s’assurer que leurs préoccupations sont prises en compte tout en maintenant une expérience positive pour leur enfant et en évitant les tensions inutiles. Si vous pensez que quelque chose de plus grave est en jeu, vous devez faire de votre mieux pour explorer les canaux et les processus appropriés.
*Remarque : cet article n’a pas pour but de fournir des conseils juridiques sur des questions potentiellement plus graves, telles que les cas d’abus physiques, émotionnels ou sexuels. Ces cas doivent être traités immédiatement par les voies appropriées et les autorités. N’oubliez pas que toute forme de coaching — bénévole ou rémunéré — comporte des attentes professionnelles et juridiques. Veuillez consulter le site Web (en anglais) de la Loi sur le sport « Sport Law »pour une définition et des attentes concernant les obligations de diligence d’un entraîneur bénévole, et/ou l’Association canadienne des entraîneurs pour son Code de conduite et d’éthique complet. Nous, les entraîneurs, jouons un rôle de leader et sommes tenus d’honorer ces attentes au mieux de nos capacités.