Les filles dans le sport et le mythe de la fragilité

Les filles dans le sport et le mythe de la fragilité

Les sports, pour la plupart, sont divisés en équipes de filles et équipes de garçons, et ce, dès le début de l’expérience sportive… même pendant les premières années pré-ados, avant que les changements hormonaux n’aient un impact.

C’est juste la façon dont ça a toujours été — on sépare les filles des garçons. On dit qu’il est vrai que les garçons peuvent lancer plus loin, courir plus vite et sont généralement plus forts. Donc, pour que la compétition soit équitable, depuis un très jeune âge, les filles ne devraient concourir que les unes contre les autres, afin de garantir des conditions de jeu égales… le statu quo en fait.

Eh bien, ce balado avec la neuroscientifique Sonia Lupien de Radio-Canada remet en question toutes ces idées à l’aide de recherches et d’études scientifiques importantes sur cette même question, défaisant ainsi le mythe de la fragilité des filles.

Le mythe de la fragilité

C’est un terme qui est devenu une croyance sociétale à l’époque où nous vivons. Depuis toujours, dans les périodes difficiles, les femmes étaient considérées comme tout aussi capables que les hommes et que l’on pouvait les trouver en train de labourer les champs et d’accomplir des tâches physiquement difficiles.

Mais lorsque les temps étaient plus favorables, on considérait que les femmes étaient des créatures délicates, dont le corps ne pouvait tout simplement pas résister aux exigences que les hommes peuvent supporter.

Ces idées ont perduré jusqu’à nos jours au sein de nos sociétés.

Lupien parle de l’étude qui a abordé la question du « lancer comme une fille ». Dans cette étude, on a demandé aux garçons et aux filles de lancer une balle avec leur main dominante. En fait, les garçons lançaient plus loin. Mais lorsqu’on leur demandait de lancer avec leur main non dominante, quelque chose de surprenant se produisait : les lancers étaient égaux.

Cette observation a suscité de nombreuses questions sur les capacités physiques inhérentes des filles et des garçons.

Appris versus inné

Dans le balado, Lupien a mis en évidence l’idée que, sans entraînement, les filles et les garçons étaient physiquement égaux. C’est la pratique continue (et peut-être l’encouragement et l’acceptation par la société de ces idées erronées) qui a permis aux garçons de devenir par la suite meilleurs que les filles.

Cette observation a prouvé que cette prétendue faiblesse des filles est en fait quelque chose qui s’acquiert, et n’a rien à voir avec la force physique inhérente.

« Il n’y a aucune étude scientifique à ce jour qui montre qu’il y a chez les enfants une différence physiologique tellement grande entre les garçons et les filles qu’elle exige des catégories genrées ».

Sonia Lupien

L’égalité des sexes est un sujet de conversation important dans le monde entier, et en tant que parents, entraîneurs, gardiens ou enseignants, garantir l’égalité des opportunités dans le sport peut aider à changer les systèmes enracinés dans le monde du sport. 

Si les filles peuvent apprendre très tôt que le sexe n’est pas un obstacle pour elles, cette expérience positive les propulsera dans l’adolescence, leur permettant de se sentir en confiance pour s’entraîner, pratiquer et progresser dans le sport — ou la carrière — de leur choix.

Des opportunités pour les filles

Aujourd’hui, nous sommes aux portes de l’avenir de nos enfants dans le sport.

Nous savons maintenant qu’il n’y a aucune raison physique pour que les filles soient séparées des garçons. Cependant, il existe un manque d’opportunités pour les filles d’entrer dans le sport et un manque de sensibilisation pour les aider à y rester.

Reconsidérons donc, dès maintenant, la manière dont nous présentons le sport à nos enfants.

Avez-vous la possibilité de déclencher des dialogues avec les entraîneurs, les organisateurs, etc.? Posons ces questions aujourd’hui aux adultes responsables. Parlons à nos filles de leurs capacités et du fait que leur sexe ne devrait jamais les empêcher de participer à une activité qu’elles aiment.

Réalisons des changements.

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