Comment votre enfant peut-il surmonter les obstacles à l’activité physique? 

La réponse immédiate de mon fils quand je l’incitais à bouger était : « Est-ce que je dois? » Je ne lui demandais pas de participer aux tâches ménagères ni même de faire ses devoirs. Je lui demandais s’il voulait bouger son corps, faire de l’activité physique. Il n’en avait pas envie.

Au début, je n’ai pas vraiment pensé à son opposition à ma suggestion. Après tout, il avait 11 ans, presque 12, et je me suis dit que c’était une phase. Mais au cours de l’année suivante, j’ai commencé à voir des signes. Son activité physique diminuait, il commençait à s’essouffler en me poursuivant pendant mes courses et à avoir du mal à dormir la nuit. Ce qui m’a le plus inquiété, c’est qu’il a commencé à dire des choses comme « Je ne suis pas bon à… » courir, faire du sport, nager, etc. C’est à partir de ce moment que je me suis inquiétée du fait que mon fils n’était pas assez actif. 

Est-ce que mon enfant n’est pas assez actif?

Si vous vous demandez si votre enfant est suffisamment actif, vous n’êtes pas seul. De nombreux parents se posent la même question et cherchent à surmonter les obstacles à l’activité physique de leurs enfants. Dans cet article, nous commencerons par examiner ce que les experts disent à propos de la quantité d’activité physique suffisante pour les enfants, puis nous aborderons trois obstacles courants qui réduisent l’activité physique de nos enfants, et nous proposerons des stratégies pour surmonter ces obstacles afin que vous puissiez élever un enfant actif et heureux. 

Combien de temps actif est « suffisant » pour les enfants?

C’est un fait établi que les enfants d’aujourd’hui ne bougent pas assez. Selon le Bulletin ParticipACTION 2024 sur l’activité physique des enfants et des jeunes [PDF], seuls 39 % des enfants canadiens âgés de 5 à 17 ans étaient suffisamment actifs en 2022. Dans ce bulletin, l’activité physique « adéquate » signifie une accumulation d’au moins 60 minutes par jour d’activité physique d’intensité modérée à intense comprenant une variété d’activités aérobiques », comme le recommandent les Directives canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures. 

Cette recommandation est similaire aux États-Unis et dans d’autres parties du monde. Selon les Centers for Disease Control and Prevention (en anglais), une agence fédérale américaine, « les enfants et les adolescents de 6 à 17 ans doivent être actifs pendant au moins 60 minutes chaque jour ». Au niveau mondial, l’Organisation mondiale de la santé, dans ses Lignes directrices sur l’activité physique et la sédentarité [PDF], recommande que les enfants et les adolescents aient « 60 minutes par jour d’activité physique d’intensité moyenne à vigoureuse, principalement aérobique ».

En bref : pour les enfants âgés de 5 à 17 ans, une activité physique suffisante consiste en au moins 60 minutes (cumulatives) par jour d’exercice à intensité modérée à élevée. Si vous ne savez pas ce qu’est une activité physique suffisante, consultez cet article utile : Activité physique quotidienne : 60 minutes de quoi?

3 obstacles communs à l’activité physique chez les enfants et stratégies pour les surmonter

Bien que la recommandation « 60 minutes d’activité physique par jour » soit cohérente et claire, ce n’est pas toujours simple ou facile. Lorsque je me suis penchée sur l’activité physique de mon fils, ou sur son manque d’activité, je me suis sentie dépassée. Je savais que quelque chose devait changer, mais plusieurs obstacles empêchaient d’y parvenir. Beaucoup de parents sont confrontés à des barrières qui les empêchent de faire bouger leurs enfants. Dans la prochaine section, je soulignerai les trois obstacles les plus courants et je proposerai des stratégies pour les surmonter.

1. Temps d’écran excessif

L’un des obstacles les plus fréquents à la promotion de l’activité physique chez les enfants est le temps passé devant un écran – en trop grande quantité. En général, quand les enfants sont devant un écran, ils ne bougent pas beaucoup et toute cette position assise n’est pas bonne pour leur corps. Bien que les écrans soient des outils merveilleux, les pédiatres recommandent que les enfants âgés de 5 à 17 ans ne passent que deux heures par jour devant des écrans récréatifs (regarder des émissions, jouer à l’ordinateur ou à des jeux vidéo). Cependant, selon le Bulletin ParticipACTION 2024 [PDF], seuls 27 % des enfants respectent cette limite.

J’ai toujours été consciente de la nécessité de gérer le temps d’écran à la maison, du moins je le pensais. Mais lorsque j’ai commencé à surveiller de plus près le temps d’écran de mon fils – en menant une enquête informelle sur quelques jours – j’ai été surprise. Le temps d’écran de mon fils dépassait largement les deux heures recommandées.

Gestion du temps d’écran pour élever des enfants actifs

Élever un enfant actif nécessite une gestion du temps d’écran récréatif excessif. Un grand nombre d’études montrent qu’il existe un lien entre le temps passé devant un écran et l’activité physique des enfants. Moins de temps d’écran signifie des enfants plus actifs. Ma première stratégie en matière de temps d’écran avec mon fils a été d’arrêter complètement de l’utiliser. En vérité, cela a été très difficile et, avec un peu de recul, je ne le recommanderais pas. Voici plutôt quelques recommandations qui se sont avérées efficaces :

• Contrôle du temps de loisirs passé devant un écran : Pendant quelques jours, voire une semaine, comptez le nombre d’heures que votre enfant passe sur des écrans (à usage récréatif) pour vous donner une idée générale. Il n’est pas nécessaire de compter les secondes, mais simplement d’avoir une idée générale du nombre d’heures par jour que votre enfant passe sur des écrans lorsqu’il est à la maison.
• Plan média familial : En famille, élaborez un plan média familial (en anglais) pour vous aider, vous et votre enfant, à fixer des règles et des priorités concernant l’utilisation des écrans à la maison. Il est beaucoup plus facile de gérer le temps d’utilisation des écrans lorsque les valeurs et les attentes de la famille sont bien définies.
• Contrôle parental des appareils : Installez un contrôle parental [PDF] sur les ordinateurs, les téléphones intelligents, les télévisions et les appareils de jeux afin de limiter le type de contenu et le temps que votre enfant passe sur les appareils ou les applis. Ces contrôles permettent de faciliter la gestion du temps passé devant l’écran et d’éviter les disputes.
• Modélisez les habitudes d’utilisation de l’écran : En tant que parents, nous avons un impact important sur le temps passé par nos enfants sur les écrans, car ils nous observent constamment et suivent notre exemple. Modélisez l’utilisation de l’écran en vous basant sur votre plan média familial. Je trouve que c’est particulièrement important pour les enfants plus âgés.
• Temps sans écran chaque jour : déterminez des périodes de temps sans écran : Réservez chaque jour des périodes de temps sans écran. Ce pourrait être les heures entre l’école et le repas du soir ou entre le repas du soir et l’heure du coucher.
• Aidez les enfants à prendre de nouvelles habitudes : Essayez ces petits moyens faciles pour développer de nouvelles habitudes en matière d’utilisation du temps d’écran.
• En savoir plus : Découvrez d’autres conseils pour gérer le temps d’écran et les réseaux numériques de la Société canadienne de pédiatrie et lisez ces articles utiles :
  • Astuces pour réduire le temps d’écran des enfants : une question d’équilibre
  • Temps d’écran chez les enfants : comment doser?

2. Les contraintes de temps

En Amérique du Nord, les enfants et les parents sont confrontés à un manque de temps pour être actifs, ce que l’on appelle les contraintes de temps. Si l’utilisation des écrans peut dévorer le temps libre, le manque de temps est généralement dû à un emploi du temps surchargé. Pour les enfants, une fois l’école terminée, ils passent souvent d’une activité extrascolaire à l’autre, ce qui laisse peu de temps pour le reste. Bien que de nombreuses activités extrascolaires encouragent l’activité physique, comme le sport et la danse, ce n’est pas le cas de toutes. De plus, les enfants qui ont un emploi du temps surchargé ont peu de temps pour s’adonner à des jeux libres non structurés, ce qui est essentiel pour élever des enfants actifs.

Même si mon fils n’était pas surchargé, ses deux frères et sœurs plus âgés l’étaient et, par conséquent, moi aussi. Je n’avais pas de temps libre pour favoriser l’activité physique de mon fils, car j’étais tellement occupée à conduire ses frères et sœurs plus âgés.

Trouver le temps pour élever des enfants actifs

Il est difficile de gérer l’obstacle du manque de temps. Dans le monde de la parentalité intensive, nous subissons beaucoup de pression pour planifier nos enfants à l’excès. Voici quelques conseils pour gérer les contraintes de temps en privilégiant un mode de vie actif pour les enfants :

• Choisissez des activités extrascolaires actives : En inscrivant votre enfant à des activités extrascolaires, optez pour des activités actives qui favorisent le développement de la littératie physique. 
• Optez pour une approche multisports : Encouragez votre enfant à explorer une variété de sports récréatifs – pas tous en même temps, bien sûr – plutôt que de s’engager dans un sport de compétition dès le début. Les sports de compétition prennent beaucoup de temps et les études montrent qu’une approche multisports est préférable pour élever des enfants actifs.
• Trouvez un équilibre entre les activités physiques structurées et non structurées : Essayez d’équilibrer le nombre d’heures (par semaine) que votre enfant consacre à des activités physiques structurées et à des jeux libres non structurés. Un rapport de 1:1 est souvent recommandé pour les enfants de plus de cinq ans. Pour les enfants plus jeunes, il est préférable de privilégier les jeux libres non structurés. 
• Jeux libres non structurés : Prévoyez du temps pour des jeux libres non structurés régulièrement au cours de la semaine et essayez de passer ce temps à l’extérieur si possible.
• Temps de transport : Pensez au temps que votre enfant passe à se rendre à ses activités et à en revenir. Beaucoup de temps est perdu dans les déplacements, et tout ce temps est passé assis. Si possible, essayez de trouver des activités extrascolaires proches de chez vous ou encouragez les « déplacements actifs » – à pied ou à vélo – pour vous rendre aux activités.
• Des moments actifs en famille : Accordez la priorité au temps actif en famille, même si ce n’est que les fins de semaine. Être actif en famille est essentiel pour élever des enfants actifs. 
• Lecture utile :
  • L’importance du jeu libre (et de l’ennui)

3. Le coût du sport

Les frais d’inscription, les coûts d’équipement et les frais de transport pour se rendre aux entraînements, aux matchs et aux compétitions peuvent être prohibitifs pour les familles qui essaient d’élever des enfants actifs. Cela est particulièrement vrai compte tenu de l’augmentation des coûts de l’alimentation, du carburant et du logement. Le coût du sport est si élevé que, selon le rapport Jumpstart State of Play Youth Report 2024 [PDF](en anglais), la première raison pour laquelle les jeunes ne font pas de sport est qu’il est trop cher. J’ai moi-même ressenti ce sentiment et j’ai choisi de ne pas inscrire mon fils à certains sports en raison du coût de la participation. 

Élever des enfants actifs de manière abordable 

Bien que le coût financier du sport existe toujours, j’ai un secret à partager : il est possible d’élever des enfants actifs quel que soit le budget familial. Voici comment : 

• Sortez : Les jeux libres non structurés au parc, les jeux avec les enfants du voisinage, les promenades ou les randonnées le long des sentiers sont de bonnes façons d’élever des enfants actifs. Quand j’étais jeune, mes enfants ne pratiquaient pas beaucoup de sports, mais ils étaient très actifs parce que nous étions souvent à l’extérieur.
• Des sports peu coûteux : Tous les sports ne sont pas chers. Ces neuf sports abordables sont parfaits pour élever des enfants actifs tout en respectant le budget familial.
• Aide financière : N’hésitez pas à demander de l’aide si vous en avez besoin. Diverses organisations offrent des subventions ou des bourses pour réduire les coûts liés à la participation à des activités sportives. Consultez l’aide financière du YMCA ou les subventions Jumpstart pour accéder aux programmes sportifs pour enfants dans votre communauté.
• Matériel d’occasion : Réduisez les coûts du sport en achetant du matériel d’occasion. 
• Programmes récréatifs : Beaucoup de communautés proposent des programmes sportifs récréatifs qui ne coûtent qu’une fraction du coût (et demandent moins de temps) des sports organisés typiques.

D’autres obstacles à considérer

L’utilisation excessive des écrans, les contraintes de temps et le coût financier des activités sportives sont les obstacles les plus courants à une vie active pour les enfants, mais ce ne sont pas les seuls. Voici quelques autres obstacles qui devraient être mentionnés, ainsi que des articles qui pourraient aider à les surmonter : 

• Les enfants se sentent « pas assez bons » pour les sports ou les activités actives
  • Des conseils pour bouger avec un enfant non sportif
  • 24 activités pour faire bouger vos enfants non sportifs

• Accès limité aux équipements ou aux espaces verts extérieurs
  •   Des jeux et des activités pour enfants dans un petit espace
    
• Préoccupations concernant la sécurité des jeux non structurés en plein air
  •  La règle des 17 secondes et l’importance du jeu risqué

Quels sont les obstacles qui vous empêchent de donner à vos enfants la possibilité d’être actifs? Partagez-les ci-dessous ou faites-nous part des idées que vous avez pour surmonter les différents obstacles mentionnés dans cet article.